Fin octobre, le Conseil de l’Ordre des Hauts-de-Seine a décidé de porter plainte contre le Dr Roland Coutanceau, expert psychiatre renommé, “spécialiste des violences conjugales et familiales depuis trente ans”, précise France Info. L’instance a pris cette décision face à des “manquements au Code de la santé publique” et plus particulièrement à la règle qu’un médecin doit exercer "sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité", ainsi que dans le respect des "principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine".
Dans le cadre d’une affaire de violences incestueuses impliquant un père de famille, mis en examen pour "fabrication et diffusion de message à caractère pornographique accessible à un mineur", le psychiatre a été sollicité pour expertiser les filles du couple. A l’issue de cette consultation, la mère lui reproche d'avoir “insulté ses filles, les traitant de ‘chieuses, chiantes, pestes’, et de ne pas avoir ‘commenté’ les photos sur lesquelles elles apparaissent dénudées, dans des poses suggestives”, relatent nos confrères.
Le Dr Coutanceau est par ailleurs concerné par une autre commission de conciliation, ce lundi 13 novembre, à la demande d’une patiente expertisée dans une affaire de plainte pour viol à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Cette femme de 51 ans accuse le ministre de l’avoir contrainte “à un rapport sexuel en contrepartie de son aide pour faire réviser une condamnation, en 2009, alors qu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP”. Si la procédure a abouti à un non-lieu, la quinquagénaire s’est pourvue en cassation.
Dans ce dossier, le psychiatre a proposé “trois scénarios” mais aucun n’accrédite la thèse du viol. Le Dr Coutanceau privilégie plutôt un “revirement” de la patiente, “faute d’avoir obtenu ce qui était espéré” ou une “relecture des faits a posteriori”. L’avocate de la victime déplore que le médecin n’ait posé aucune question “sur la santé psychosexuelle, affective et gynécologique" ou que le rendez-vous ait duré moins de deux heures. L’expertise "a été déloyale dès le départ et n'a pas mené son expertise avec neutralité et objectivité”, pointe-t-elle.
Selon France Info, trois autres plaintes sont ouvertes contre le psychiatre, ce qui porte à cinq le nombre de dossiers ouverts devant l’Ordre.
[avec France Info]
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