Médecin mis en examen pour "assassinats" de patients âgés : ce que l'on sait
Tout est parti d'un signalement de la direction de la clinique, début 2020. S'alarmant d'un nombre de décès jugé anormalement élevé en 2019 (26), l'établissement, situé à Thyes, au nord est d'Annecy, mène une enquête interne avant de saisir la justice. Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, est ouverte en janvier 2020 par le parquet d'Annecy pour "meurtres". En parallèle, l'Ordre des médecins est saisi après que deux médecins de la clinique ont signalé leurs "doutes" sur les pratiques de l'un de leur confrère à la direction.
Les soupçons se portent en effet sur un médecin généraliste embauché en CDD début 2019 dans le cadre d'un remplacement d'un an pour piloter la nouvelle unité de soins palliatifs de la clinique, qui appartient au groupe Korian. En décembre 2020, le médecin a été mis en examen pour "assassinats" et placé sous contrôle judiciaire, a révélé l'hebdomadaire Le Faucigny. Il est reproché au praticien, âgé de 64 ans, d'avoir "abrégé la vie d'au moins huit personnes", a précisé à l'AFP Me Jean-Marc Dufour, l'avocat de la clinique, qui a déposé une demande de constitution de partie civile. Les patients étaient âgés de 85 à 90 ans.
"Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction", a indiqué à l'AFP la procureure de la République d'Annecy, Véronique Denizot. "Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal, ou si la défense peut argumenter d'actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification
d'assassinat."
"Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n'est en l'état pas mise en cause", a-t-elle ajouté. D'après l'avocat de l'établissement, "les expertises n'ont rien révélé d'anormal, notamment dans la pharmacie de la clinique", a précisé Me Dufour.
D'après Le Faucigny, le docteur D. avait déjà été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercice médical pour avoir agressé sexuellement l'une de ses patientes lorsqu'il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme). "Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d'appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d'exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle", a confirmé Véronique Denizot.
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus