Médecin mis en examen pour "assassinats" de patients âgés : ce que l'on sait

11/03/2021 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice
Un médecin de 64 ans a été mis en examen après la mort suspecte d'"au moins" huit patients âgés de 85 à 90 ans au sein de la clinique des Deux Lys où il exerçait, à Thyez, en Haute-Savoie. 

Tout est parti d'un signalement de la direction de la clinique, début 2020. S'alarmant d'un nombre de décès jugé anormalement élevé en 2019 (26), l'établissement, situé à Thyes, au nord est d'Annecy, mène une enquête interne avant de saisir la justice. Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, est ouverte en janvier 2020 par le parquet d'Annecy pour "meurtres". En parallèle, l'Ordre des médecins est saisi après que deux médecins de la clinique ont signalé leurs "doutes" sur les pratiques de l'un de leur confrère à la direction. 

Les soupçons se portent en effet sur un médecin généraliste embauché en CDD début 2019 dans le cadre d'un remplacement d'un an pour piloter la nouvelle unité de soins palliatifs de la clinique, qui appartient au groupe Korian. En décembre 2020, le médecin a été mis en examen pour "assassinats" et placé sous contrôle judiciaire, a révélé l'hebdomadaire Le Faucigny. Il est reproché au praticien, âgé de 64 ans, d'avoir "abrégé la vie d'au moins huit personnes", a précisé à l'AFP Me Jean-Marc Dufour, l'avocat de la clinique, qui a déposé une demande de constitution de partie civile. Les patients étaient âgés de 85 à 90 ans. 

"Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction", a indiqué à l'AFP la procureure de la République d'Annecy, Véronique Denizot. "Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal, ou si la défense peut argumenter d'actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification  
d'assassinat." 

"Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n'est en l'état pas mise en cause", a-t-elle ajouté. D'après l'avocat de l'établissement, "les expertises n'ont rien révélé d'anormal, notamment dans la pharmacie de la clinique", a précisé Me Dufour. 

D'après Le Faucigny, le docteur D. avait déjà été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercice médical pour avoir agressé sexuellement l'une de ses patientes lorsqu'il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme). "Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d'appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d'exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle", a confirmé Véronique Denizot. 

[avec AFP] 

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

4 débatteurs en ligne4 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
21
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
7
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2