Prescriptions hors AMM : la mise au point de l'Ordre 

14/09/2020 Par Aveline Marques
Déontologie
Valproate, Mediator, hydroxychloroquine… Les ordres des médecins et des pharmaciens ont jugé nécessaire de rappeler aux professionnels le cadre légal des prescriptions hors AMM, ainsi que leurs responsabilités, au travers d'une fiche mémo qui vient d'être diffusée. 

Censée être exceptionnelle, la prescription hors AMM représente d'après une étude de l'Académie de médecine (novembre 2018), 20% des prescriptions et jusqu'à 80% des prescriptions en pédiatrie hospitalo-universitaire. Alors que les "récentes affaires médiatisées" du valproate et du Mediator "ont mis en lumière les risques associés à la prescription hors AMM", sans parler de la controverse actuelle sur l'hydroxychloroquine contre le Covid, les conseils nationaux des ordres des pharmaciens et des médecins viennent de diffuser un document commun rappelant les obligations et responsabilités des professionnels de santé dans ces situations, qui "doivent demeurer exceptionnelles", insistent les instances dans un communiqué du 7 septembre. 

En effet, si le médecin bénéficie de la liberté de prescription, le code de santé publique et le code de déontologie lui imposent de la "limiter à ce qui est nécessaire à la qualité, à la sécurité et à l'efficacité des soins", rappelle la fiche mémo diffusée. La prescription hors AMM, qui concerne les indications mais aussi la posologie, les contre-indications, les précautions d'emploi et les effets indésirables, est prévue par le code de santé publique (article L.5121-12-1 CSP), mais elle est soumise au respect de plusieurs conditions : elle n'est possible qu'en l'absence d'alternative thérapeutique, que si le prescripteur la juge "indispensable" pour "améliorer ou stabiliser l'état clinique de son patient", qui doit être informé de la non-conformité à l'AMM, des risques encourus et l'absence de prise en charge par l'Assurance maladie et donner son consentement éclairé.  La prescription hors AMM engage la responsabilité du médecin, qui "ne peut proposer aux patients des thérapeutiques insuffisamment éprouvées" ou "leur faisant courir un risque injustifié", ajoutent les Ordres. C'est pourquoi le médecin doit tracer dans le dossier du patient les raisons pour lesquelles il a prescrit hors AMM, rappellent les deux ordres. La dispensation d'un médicament AMM engage également la responsabilité du pharmacien, qui doit analyser ces demandes "au cas par cas", se rapprocher du médecin autant que faire se peut et peut la refuser dans l'intérêt du patient. 

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

A Rilgt

A Rilgt

Non

Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17