Un médecin généraliste retrouve une tête de porc sur la porte de son cabinet
Alors qu’il se rendait à son cabinet, ce vendredi 25 février, un médecin généraliste de Sées (Orne), récemment installé dans la commune rurale, fait une macabre découverte : une tête de porc a été accrochée sur la porte d’entrée. Avec une inscription énigmatique : "Dieu reconnaîtra les siens", rapporte Ouest France.
Cet acte – que le maire a désigné comme "odieux" – intervient quelques jours après la diffusion sur France 2 d’une émission (L’œil du 20 heures) dans laquelle sont mis en lumière des liens entre Academia Christiana, un mouvement catholique aux revendications identitaires et au discours anti-immigration, et l'Institut de la Croix des Vents, une école privée hors contrat située à Sées.
Dans ce reportage, le généraliste – qui apparaît visage flouté – affirme refuser de délivrer la pilule contraceptive à ses patientes. "Ça me pose un problème de conscience, explique-t-il alors. Je ne vais pas encourager quelqu’un à faire le mal, parce que c’est mauvais pour mon âme et l’âme de la personne." En septembre, il avait déjà affiché ses convictions dans les colonnes de Ouest France, invoquant sa clause de conscience.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour acte de malveillance. Interrogés par le journal, des habitants indiquent que "les choses se sont tendues" depuis la diffusion du reportage sur France 2. Un rassemblement en soutien au généraliste a été organisé devant la cathédrale. "On manque de médecins généralistes, on en a un qui arrive et voilà comment ça se finit. D’accord, il ne file pas de contraception. Mais il bosse dans plein d’Ehpad où il est très apprécié", rapporte un septuagénaire.
De nombreuses questions subsistent concernant cet acte malveillant : quel est le lien entre la tête de porc et l’inscription énigmatique ? Le refus du généraliste de délivrer la contraception est-il vraiment la cause ? Qui en est à l’origine ? Selon Ouest France, certains évoquent la thèse de militantes féministes. Mais, ajoute le journal, l’enquête vient de débuter et aucune piste officielle n’est à ce jour évoquée.
Juste après le reportage de France 2, le maire, qui souhaite retrouver le calme dans la commune d’environ 4500 habitants, avait indiqué en conseil municipal qu’il n’avait pas à s’"immiscer dans les prérogatives d’un médecin, en particulier de la prescription ou non de la pilule. Renseignement pris auprès de l’Agence régionale de santé et du Conseil de l’Ordre, ce cas est assez rare, mais ce médecin est dans son droit le plus absolu", avait-il assuré.
Sous le choc après cette découverte, le généraliste n’a pas souhaité s’exprimer auprès du quotidien.
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