Viols et pédopornographie : deux médecins condamnés dans les mêmes hôpitaux que Le Scouarnec
Le procès de Joël Le Scouarnec, chirurgien pédophile accusé d'avoir agressé au moins 349 enfants pendant 30 ans, doit s'ouvrir vendredi 13 mars. La cellule investigation de Radio France révèle que deux autres médecins ont été condamnés pour des crimes ou des délits sexuels dans deux hôpitaux où exerçait à l'époque Joël Le Scouarnec.
Le premier est anesthésiste à l'hôpital de Jonzac. Il a été condamné en 2008 à trois mois de prison avec sursis pour détention et diffusion d'images pédopornographiques, mais n'a pas écopé d'interdiction d'exercer. Il consulte toujours au sein de l'établissement hospitalier, y compris auprès de patients mineurs. En 2017, il avouait aux enquêteurs qu’il continuait à regarder des vidéos pédopornographiques mais plus "de façon aussi régulière". Selon France Info, l'Ordre des médecins est en train d'étudier le dossier du praticien et n'exclut pas de prendre des mesures. Le second médecin est radiologue. Il s'agit du Dr Fréhat. Il exerçait en 2005 à l'hôpital de Quimperlé. Cette année-là, deux patientes portent plainte contre lui. Elles accusent le médecin d'agressions sexuelles et de viols avec une sonde gynécologique, mais les plaintes sont classées sans suite. L'hôpital, puis la justice, interdiront au praticien de rester seul avec des patientes, mais il ne le respectera pas. Il est alors placé en détention provisoire en 2007 avant d'être jugé en 2013. Mais le jour du verdict, le radiologue parvient à s'échapper et n'a toujours pas été retrouvé. Un nouveau procès a eu lieu - en son absence - en 2015. Il a été condamné par contumace à 18 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur une trentaine de patientes, dont huit mineures.
Dans un communiqué, l'hôpital de Jonzac annonce avoir suspendu, à effet immédiat, l'anesthésiste condamné pour détention d'images pédophiles.
"La direction de l'établissement tient à préciser que le volet du casier judiciaire" de l'anesthésiste "accessible à l'employeur ne portait aucune mention de condamnation", ajoute l'hôpital.
Selon l'AFP, le passé de cet anesthésiste a ressurgi à l'occasion de l'enquête ouverte en 2017 lors de l'arrestation de son collègue, le chirurgien Joël Le Scouarnec. Entendu comme témoin, le médecin aurait lui-même mentionné aux enquêteurs sa condamnation vers 2007 à une amende de 2.000 euros et à une peine de trois mois de prison avec sursis pour détention et diffusion d'images pédopornographiques.
Interrogé par l'AFP, le Dr Pascal Révolat, président de l'Ordre des médecins en Charente-Maritime depuis mars 2018, a expliqué n'être "au courant de rien". "Nous allons faire des recherches", a-t-il ajouté en précisant que l'Ordre n'est pas récipiendaire de ce type d'information.
[Avec francetvinfo.fr]
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