Véritable "aiguillon" pour la recherche, brillant, passionné et parfois excessif voire colérique, "Leibo", comme on le surnommait, avait des fulgurances, évoquant la piste d'un rétrovirus lors de l'apparition de ce mal alors encore mystérieux, partisan de recourir aux combinaisons thérapeutiques pour soigner les malades... Il s'était aussi inquiété de la contamination du sang destiné à la transfusion. L'alerte à l'urgence du dépistage avait été donnée fin 1984 par une étude du Dr François Pinon, chef du poste de transfusion sanguine d'un des plus importants établissements hospitaliers de Paris, l'hôpital Cochin. Ce dernier a raconté devant la Cour de justice de la République avoir utilisé avec succès à cette époque un procédé artisanal de dépistage, non reproductible industriellement, mis au point par le Dr Jacques Leibowitch.
"D'une grande humanité, il a été élevé dans l'idéal de la gauche de 36. Il a toujours été proche de ses malades et n'a eu de cesse de combattre la lenteur de l'institution", a témoigné l'un de ses amis, François Hebel, directeur de la Fondation Cartier Bresson. "Membre de notre comité scientifique de 1994 à 1997, passionné et entier, nous n'oublierons pas ses contributions très importantes à la connaissance du virus et à la qualité de vie de ses patients", a souligné sur Twitter l'association de lutte contre le sida Sidaction.
Jacques Leibowicth,l’un des pionniers de la lutte contre le VIH, est décédé hier. Membre de notre comité scientifique de 1994 à 1997, passionné et entier, nous n’oublierons pas ses contributions très importantes à la connaissance du virus et à la qualité de vie de ses patients
— Sidaction (@Sidaction) March 5, 2020
"Chercher, comprendre, soigner, innover, imaginer ! Toute sa vie, Jacques Leibowitch n'aura cessé de le faire dans le domaine de la lutte contre le VIH et de la prise en charge des personnes malades", a réagi le site Seronet lancé en 2008 par l'association AIDES. "Moins connu médiatiquement que nombre de ses confrères, moins en cours du fait d'un tempérament peu consensuel, le médecin a pourtant été parmi les premiers en France à se mobiliser sur le sida. Il a été un des pionniers de la lutte contre le VIH, dès 1981", a rappelé Seronet.
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