80 000 postes supplémentaires, rénovation des résidences : ce que prévoit le rapport dépendance pour les Ehpad
La "qualité des prises en charge", la "baisse du reste à charge en établissement" et la "revalorisation des métiers du grand âge" devraient être les trois grandes priorités de la loi sur la dépendance, qui sera présentée à l’automne en Conseil des ministres, a indiqué Agnès Buzyn. La ministre a reçu ce jeudi le rapport du haut-fonctionnaire Dominique Libault. Le document formule 175 propositions nécessitant 9,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires par an d'ici 2030. Le rapport préconise notamment d’augmenter le taux d’encadrement en Ehpad de 25% d’ici 2024, ce qui reviendrait à créer 80 000 postes pour un coût de 400 millions d’euros par an d’ici 2020 et 1,2 milliard en 2024. En effet, 63% des Ehpad disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose aussi de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires et de développer l'apprentissage dans le secteur. Par ailleurs, le document suggère que trois milliards d'euros sur 10 ans doivent être consacrés à la rénovation des résidences autonomie et des Ehpad publics parfois vétustes, en privilégiant les transformations en petites unités d'une quinzaine de résidents. Concernant les aidants, qui représentent près de 4 millions de personnes, Dominique Libault préconise d'indemniser le congé de proche aidant et de rendre obligatoire une négociation par branche pour concilier vie professionnelle et aide à un proche. Des "maisons des aînés et des aidants" seraient créées dans chaque département avec pour mission d'orienter et accompagner dans les démarches la personne âgée et de coordonner les interventions sociales et médicales. Un volet du rapport concerne aussi la prévention. L'espérance de vie des Français les place dans le trio de tête des pays européens, mais ce n'est pas le cas de l'espérance de vie en bonne santé : à 65 ans, une femme française peut espérer vivre encore près de 23,7 ans mais seulement 10,6 ans en bonne santé, contre 16,6 en Suède et 12,4 en Allemagne. Activité physique, nutrition, prévention des chutes permettent d'allonger la vie en bonne santé, souligne le document. Pour financer ces mesures, le rapport écarte l'option d'une assurance obligatoire privée, au profit de la solidarité nationale. Il propose de remplacer l’actuelle “contribution pour le remboursement de la dette sociale“, qui doit disparaître en 2024, par un “nouveau prélèvement social pérenne“ dont une partie servirait à la mise en œuvre de ces réformes. Ce jeudi matin, pourtant, Agnès Buzyn a exclu l’idée d’un nouvel impôt. Interrogée par les journalistes de la presse sociale, elle a appeler à “trouver une solution collective“, avant d’ajouter : “Plusieurs pistes sont à l’étude, mais je ne vois pas comment nous pourrions éviter de travailler plus longtemps.“ [Avec AFP]
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