C'est (presque) l'épilogue de la guerre qui oppose anti et pro-homéopathie depuis deux ans : remboursés jusqu'ici à 30%, les produits homéopathiques pris en charge par la sécurité sociale ne le seront plus qu'à 15% à partir du 1er janvier 2020, prélude à un déremboursement total en 2021. Cette décision, scellée par plusieurs arrêtés en octobre et novembre, avait été annoncée le 9 juillet par le ministère de la Santé. Elle concerne plus de 1.200 produits homéopathiques, dont certains bien connus comme le Gelsemium. En revanche, l’Oscillococcinum lui, ne figure pas dans la liste : il fait partie des produits homéopathiques qui, avant même cette décision, n'étaient déjà pas remboursés. Pour trancher, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est appuyée sur un avis accablant de la Haute autorité de santé rendu fin juin. Cet organisme avait conclu que les produits homéopathiques n'avaient "pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement". La "période de transition" avant le déremboursement total permettra de "se laisser le temps de la pédagogie" auprès des patients et "laissera aussi le temps aux industriels de s'organiser", avait expliqué Mme Buzyn en juillet. Mais les labos qui fabriquent des produits homéopathiques ne semblent pas vouloir s'y résoudre : le leader mondial Boiron et Lehning, ont déposé des recours auprès du Conseil d'État. Récurrent ces dernières années, le débat avait été relancé en mars 2018, par la publication dans le Figaro d'une tribune véhémente signée par 124 professionnels de santé, fondateurs du collectif Fakemed contre l'homéopathie. Même si le sort de l'homéopathie a depuis été tranché, certains d'entre eux font toujours l'objet de procédures disciplinaires devant l'Ordre des médecins. Il a été saisi en 2018 par le Syndicat national des médecins homéopathes (SNMHF), qui accuse les signataires de "non-confraternité" et leur reproche les termes vifs employés dans la tribune.
Ses plaintes visaient une soixantaine de médecins à travers la France. Pour l'heure, une vingtaine de décisions de première instance ont été rendues, qui varient selon les régions : il y a eu huit avertissements, trois plaintes rejetées et une relaxe, selon le collectif Fakemed. Pour l'Île-de-France, dix signataires ont comparu à Paris le 17 décembre. Les décisions ont été mises en délibéré et devraient être prononcées mi-janvier selon Fakemed, qui dit craindre des suspensions d'exercice pour certains médecins. [Avec AFP]
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