Moins de 150 Français vaccinés contre le Covid : le Gouvernement a-t-il fait une "erreur stratégique"?
Quatre jours après le lancement de la campagne de vaccination contre le Covid, des voix s'élèvent pour fustiger la lenteur du Gouvernement et la lourdeur "contre-productive" de la procédure de consentement. 900.000 personnes vaccinées au Royaume-Uni, 500.000 en Israël, 42.000 en Allemagne… et 138 en France, en trois jours. "Après les masques, les tests et l'isolement, un nouvel échec serait terrible", a alerté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Twitter en soulignant le retard français. Ce mercredi, les critiques d'élus politiques de tous bords ou de médecins se multiplient contre la stratégie vaccinale du Gouvernement, jugée trop lente ou trop prudente. "Parfois, quand j’entends la communication sur tous les dangers possibles du vaccin, les précautions, le fait qu'on peut déclarer des d’effets indésirables, le fait qu’on est prêt à arrêter la vaccination, les 100 personnes qui ont été vaccinées alors qu’il y a déjà plus de 5 millions de personnes vaccinées dans le monde... Je ne comprends pas", a déclaré ce matin sur Europe 1 le Pr Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer. "Alors même que moi-même, je suis décidé à me faire vacciner le plus tôt possible, je me prends à douter. Honnêtement, ce n’est pas possible !"
Alors qu'un récent sondage Ipsos pour Global Advisor/Forum économique mondial révèle que les Français sont les "champions du monde" des réfractaires au vaccin Covid avec seulement 4 personnes sur 10 prêtes à se vacciner, le généticien estime que le Gouvernement est en train de commettre "une très importante erreur stratégique de communication". "Ces personnes hésitantes, il faut leur apporter de la vérité, de la transparence mais également de l'enthousiasme, que diable! Ce n'est pas en avançant à tout petits pas qu'on va les convaincre. Au contraire! On va les convaincre que si on avance si lentement, c'est qu'on n'est pas sûr de soi et qu'il y a un danger", a-t-il souligné, critiquant...
la "lourdeur administrative" de la procédure de consentement (consultation pré-vaccinale puis recueil du consentement), "qui finit par être dissuasive". "Je suis atterré qu'avec cette procédure, sur 200 personnes dans un Ehpad à Dijon ou dans une autre ville - je ne me rappelle plus, 70 personnes seulement aient consenti." "Soit on pense que le vaccin doit être diffusé, soit on pense qu'il ne doit pas l'être", mais à partir du moment où il est autorisé, "on pourrait peut-être accélérer un peu" pour "sauver des vies" et "retrouver une vie normale", a critiqué le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde sur RMC. "Cet écart dans le démarrage est assumé", a répondu Olivier Véran sur France 2 mardi soir. "Le démarrage est certes timide, mais on va progressivement monter en puissance et vacciner très largement. Cependant, on n'y arrivera pas en brusquant", a défendu le ministère, en se défendant de tout "problème d'approvisionnement": "500.000 doses arrivent cette semaine, 500.000 la semaine prochaine et 500.000 la suivante".
"Quand Olivier Véran explique que c'est une stratégie réfléchie, ça ne trompe personne. Tout le monde sait que ce n'est pas vrai, c'est parce que nous ne sommes pas prêts", a répliqué sur Cnews Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital européen Georges-Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). [avec AFP et Europe1.fr]
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