Alors qu’Emmanuel Macron doit présenter ses vœux ce vendredi matin aux professionnels de santé, les biologistes médicaux lui ont lancé un appel solennel. Par le biais d’une lettre, l’Alliance de la biologie médicale (ABM) demande le soutien du chef de l’Etat dans le conflit qui oppose la profession à l’Assurance maladie et au Gouvernement, qui souhaitent leur imposer des baisses importantes de tarifs. Si les biologistes et la Cnam se sont mis d’accord sur le montant des économies pour l’année 2023 – 250 millions d’euros tel qu’inscrit dans le PLFSS, le bât blesse pour la période 2023-2026. Les biologistes médicaux ont imposé que les baisses de tarifs ne dépassent pas 145 millions d’euros par an, limite au-delà de laquelle ils estiment que le secteur sera durablement fragilisé. Or, dénonce l’ABM dans sa lettre, le Gouvernement "exige, sans dialogue possible, de ‘rembourser’ 1,3 milliard d’euros au titre des bénéfices Covid". "Nous ne réclamons aucune hausse des tarifs, comme l’Assurance maladie le laisse entendre. Nous demandons simplement de la visibilité et des économies soutenables pour notre secteur, afin d’éviter les conséquences désastreuses pour la santé des Français, assure l’Alliance, prédisant "la suppression de plus de 10 000 emplois directs et la fermeture de 400 sites de proximité". Une nouvelle grève la semaine prochaine Refusant ce "coup de rabot" historique, les biologistes ont intensifié leurs actions, initiées depuis fin octobre, et promis un "janvier noir". Depuis lundi, ils ont suspendu les remontées des tests Covid à la plateforme Sidep. Et l’ABM ainsi que plusieurs syndicats ont appelé hier tous les biologistes médicaux à suspendre totalement l’activité de leur laboratoire la semaine prochaine, du 9 au 15 janvier. "Nous en arrivons à la regrettable conclusion que protéger la santé des Français au quotidien, investir dans l’économie et développer un secteur de pointe contribuant au rayonnement national ne figurent pas dans les priorités du Gouvernement", déplore l’Alliance de la biologie médicale, qui souligne pourtant la participation sans faille des biologistes depuis le début de l’épidémie de Covid. Au pied du mur, la profession s’est ainsi tournée vers le chef de l’Etat, espérant obtenir son soutien dans ce conflit qui s’enlise. "Monsieur le Président, nous partageons le même objectif : protéger les Français. Nous sommes interpellés par l’impossibilité chronique d’engager toute concertation, pourtant prônée par la Première ministre. Les milliers de biologistes médicaux de France en appellent solennellement à votre arbitrage. Ne laissez pas mourir la biologie médicale française. Ne nous laissez pas mourir."
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M A G
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