15 minutes. C’est la durée de l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron, diffusée ce lundi 17 avril, après la validation de la majorité des dispositions de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel. Au cours de ce message, le chef de l’Etat a souhaité dresser les contours des nouveaux "chantiers prioritaires", sur le plan du travail, de la lutte contre la délinquance, de l’éducation… et de la santé.
"Notre système de santé sera profondément rebâti", a-t-il annoncé, avant de rappeler que depuis six ans, 11 millions de personnes ont pu bénéficier du reste à charge zéro. "Nous avons mis fin au numerus clausus et nous avons massivement investi dans notre hôpital", a également dit Emmanuel Macron. "Mais, il faut des résultats concrets à court terme", a-t-il reconnu.
C’est pourquoi, il s’est d’abord engagé à ce que les "600 000 patients atteints de maladies chroniques qui n’ont pas de médecin traitant en disposeront*". "D’ici la fin de l’année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence", a enfin annoncé le Président de la République, sans donner plus de détails.
Adresse aux Français. https://t.co/7XrgDg8zHV
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 17, 2023
"Emmanuel Macron ou la pensée magique"
Immédiatement, le corps médical a partagé son scepticisme. "Lors de son allocution, il n’a donné aucun signe de volonté réformatrice, aucune orientation de la politique qu’il compte mettre en oeuvre pour rendre plus attractive la médecine libérale, favoriser les installations des plus jeunes, le maintien en activité des plus âgés, relancer et sauver l’hôpital public, réaménager le territoire tant en médecins de ville qu’en structures hospitalières, améliorer l’accès au soin sur tout le territoire… rien", dénonce l’UFML-S du Dr Jérôme Marty dans un communiqué, pointant la "pensée magique" du Président.
"Résoudre les problèmes des urgences en 20 mois sans changer de politique, c’est impossible", a de son côté commenté sur Twitter le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, pour qui "la crise des urgences est devenue une crise des services". "J’ai beaucoup de mal à croire que ce sera réglé en un an et demi, vu les problématiques actuelles des urgences", a aussi réagi auprès du Parisien le Dr Mathias Wargon, chef des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis.
Sur Twitter, les médecins ne se sont pas non plus montrés convaincus, comme en témoignent les messages postés par divers internautes :
Macron qui promet de désengorger les urgences d'ici la fin de l'année. C'est juste aussi volontariste que Chirac qui promettait qu'on se baignerait dans la Seine en 2000.
— DrPepper (@DocPepper_FR) April 17, 2023
Le pire ? Il va y arriver.
Comment ?
Des services fermés, c'est des services vides, donc désengorgés...
Le Président #Macron va en 100 jours
— Jeremy M.D (@Jerem_MD) April 18, 2023
- former des médecins/des IDE
- revaloriser les salaires à l’hôpital
- rendre attractif l’hôpital
- désengorger les urgences
- combler les déserts médicaux
- ouvrir des lits
La santé des français mérite mieux que des promesses irréalistes
M. Le Président Macron comment allez-vous faire pour désengorger les urgences ? En fermant des lits ? En faisant fuir les médecins remplaçants de l’#hopitalpublic?
— SNMRH (@cdmrehp) April 17, 2023
Votre ministre @FrcsBraun a peut être la réponse@sedatif @UFMLSYNDICAT @SUdF_Officiel @SNPHARE pic.twitter.com/OuVrtB6ua0
*A ce jour, plus de 700 000 patients atteints de maladies chroniques sont sans médecin traitant, selon les derniers chiffres de l’Assurance maladie.
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