Jeune médecin et nouveau député, mes premiers pas à l'Assemblée

27/06/2017 Par Fanny Napolier

A 31 ans, le Dr Thomas Mesnier vient d'être élu député de la République en Marche. Il a rangé sa blouse d'urgentiste à l'hôpital d'Angoulême pour prendre possession de son siège à l'Assemblée nationale. Emotion de la photo officielle, recherche d'un collaborateur parlementaire et chantiers prioritaires… Il nous raconte la première semaine de sa nouvelle vie.

  Egora.fr : Vous avez fait votre première semaine en tant que nouveau député. Qu'avez-vous appris ? Thomas Mesnier : J'ai beaucoup appris. Ça a commencé lundi avec l'enregistrement à l'Assemblée. Chaque député est pris en charge par un huissier, qui le suit de bout en bout du parcours programmé. On nous a expliqué plus en détail tout le pan administratif notamment, concernant par exemple l'emploi de nos collaborateurs parlementaires. Le moment de rentrer dans l'hémicycle pour la photo officielle est émouvant. J'ai vraiment eu le sentiment de rentrer dans le cœur battant de notre république. Et pour en être acteur. C'est une émotion très forte.   Concrètement, comment s'est déroulée votre semaine ? J'ai fait passer plusieurs entretiens pour les attachés parlementaires, parce que non, je ne prendrai pas un membre de ma famille… Ensuite, je suis rentré en circonscription avant de revenir en fin de semaine pour refaire passer des entretiens, récupérer du matériel commandé lundi, et de très nombreux courriers. Et ce weekend, nous avons eu un séminaire La République en Marche. Je n'ai pas encore de bureau à l'Assemblée parce que les députés sortants avaient jusqu'à vendredi pour libérer les leurs, donc mécaniquement on doit attendre un peu. Par contre, j'ai déjà ma permanence en circonscription. Je garde mon QG de campagne que je transforme en permanence en plein centre-ville d'Angoulême. Il est bien identifié, au milieu des commerces, dans une rue piétonne… Et c'est là que tout a commencé, et qu'on a gagné. C'est aussi symbolique.   En quoi a consisté votre séminaire de travail avec votre groupe ce week-end ? De samedi 9h à dimanche 13h, on a été réunis. Ça a commencé avec la visite de nombreux membres du gouvernement, dont celle du premier ministre. Nous avons procédé à l'élection de notre président de groupe, Richard Ferrand. Ensuite, nous avons discuté de comment faire vivre cette majorité au sein du groupe et avec le gouvernement dans le travail. On a vu le calendrier des réformes sur lesquelles on allait avoir à travailler. On a commencé à parler de l'organisation des commissions. Et c'était aussi des moments d'échange sur la manière de faire vivre ce groupe de plus de 300 personnes qui pour la plupart ne se connaissent pas.   Richard Ferrand a été élu président de votre groupe à l'Assemblée. Cela vous convient-il ? Est-il légitime à ce poste ? Bien sûr. S'il y avait un député légitime et évident pour devenir président du groupe, c'était bien lui. Il est en marche depuis la première heure, il a toujours été derrière Emmanuel Macron. C'est l'un de ses plus proches, il connaît tous les députés élus ou presque. On sait à quel point il s'est engagé pour le mouvement. Il a l'expérience parlementaire nécessaire pour diriger ce groupe, qui est très important en nombre, qui est neuf. On n'est pas encore aguerris sur tout un pan législatif. Pour moi c'était une évidence que ce soit Richard Ferrand.    A propos des commissions, vous souhaitez entrer à la commission des affaires sociales. Cela va-t-il pouvoir se faire ? C'est mon premier choix. J'aurai confirmation de ma participation mardi. On est plusieurs médecins à vouloir participer à cette commission, mais a priori c'est une commission où il y a de la place. Ça devrait être jouable. D'autres sont plus prisées. Cette année la commission économique est très demandée. Ça tient aussi au profil des nouveaux députés. Beaucoup arrivent du privé, et c'est vrai qu'ils ont une appétence particulière pour la commission économique. Je ne sais pas si eux pourront tous être satisfaits.   On parle d'Olivier Véran pour présider la commission des Affaires sociales… Que pouvez-vous nous en dire ? Et bien… que j'ai rencontré Olivier Véran ce week-end. On a un peu échangé, entre médecins… Ensuite, je ne sais pas ce qu'il en sera. Ce mardi, c'est l'attribution des commissions. Et elles éliront leurs bureaux jeudi. Il y a différents postes, auxquels les députés sont candidats. Président, vice-président, rapporteurs sur les lois…   Vous nous avez déjà dit que l'un de vos chantiers prioritaires était l'accès aux soins primaires, et que ça passait notamment par les maîtres de stage. En tant que député, que pouvez-vous faire pour eux ? Ça commence par faire beaucoup d'information et de pédagogie sur comment devenir maître de stage. Il faut faire le point sur les besoins des facs et discuter avec les différents acteurs, ceux qui ont besoin d'être formés, les internes, ceux qui forment à l'université et les médecins généralistes. La question de la rémunération de ce travail pourra être abordée en discutant avec toutes les parties.   Quel est le programme des jours à venir ? Ce mardi, dès 8 heures pile parce qu'il faut être ponctuel, nous avons une réunion de groupe La République en Marche. Ensuite, à 15 heures, c'est l'ouverture de la 15ème législature, avec tous les députés dans l'hémicycle pour procéder à l'élection du Président de l'Assemblée nationale. Ensuite, ça va s'enchaîner. Jeudi matin, on sera sur les bureaux des commissions. Je suis à l'Assemblée jusqu'à jeudi soir, et retour en circonscription vendredi. La prochaine demi-journée de repos n'est pas encore au programme. Je n'ai pas le temps.   Comment s'est passé votre départ de l'hôpital ? Je suis passé à l'hôpital mercredi matin, et jeudi matin. Ça s'est très bien passé. Avec la direction tout est en règle. Et avec mes confrères et les équipes des urgences et du Samu, ils ont été ravis que je passe et que je leur raconte mes premiers pas. Je ne serai jamais très loin, je vais évidemment passer régulièrement les voir.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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