Sur cette fiche du ministère de la Santé intitulée "communication sur les possibilités pour les établissements de santé de recruter des praticiens à diplôme hors Union européenne dans le cadre du Covid-19", datée du 8 avril et publiée lundi, le ministère des Solidarités et de la Santé détaille les trois cas de figure dans lesquels ces professionnels de santé peuvent exercer. L'évolution la plus marquée concerne "les praticiens qui ne sont pas actuellement en exercice et qui n'ont pas encore satisfait à la procédure d'autorisation d'exercice". "Afin de répondre aux offres de service de ces candidats dans le contexte de crise sanitaire, il est proposé d'examiner pour exercer à titre dérogatoire des fonctions non médicales les candidatures" de ces praticiens. Il s'agit de ceux qui ont déjà tenté les épreuves de vérification des connaissances pour obtenir une équivalence mais qui n'ont pas réussi le concours durant les trois dernières années. Ils devront déposer un dossier auprès des Agences régionales de santé(ARS), en charge de les mettre en relation avec des établissements. "L'ensemble de ces praticiens exerceront des fonctions non médicales (aide-soignant, accueil et orientation...) d'appui auprès des équipes soignantes les plus mobilisées par la gestion de la crise dans le cadre de contrats de travail conclus par les établissements de santé", peut-on encore lire.
"Prêter main forte" Entre 4.000 et 5.000 praticiens diplômés hors UE officient déjà comme non titulaires dans des établissements français, généralement dans les hôpitaux publics. Ces personnes souhaitant augmenter leur temps de travail pour "prêter main forte dans un établissement plus exposé à un afflux de patients" peuvent être "temporairement autorisés à poursuivre leur période probatoire dans une autre structure" en cas d'accord entre établissements pour une "convention de mise à disposition". Le gouvernement avait déjà publié, le 1er avril, un décret autorisant médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pharmaciens diplômés hors UE à exercer dans certains territoires d'Outre-mer, "tant que demeure en vigueur dans les territoires l'état d'urgence sanitaire". Les médecins étrangers ayant la qualité de réfugié peuvent, eux, toujours être recrutés par les établissements publics sous un statut de contractuel, sans avoir passé les épreuves de vérification de connaissances. Dans un communiqué commun, le HCR - l'Agence des Nations unies pour les réfugiés - et le Conseil de l'Europe ont encouragé les pays européens "à recourir au soutien que les professionnels de santé réfugiés peuvent apporter".
"Toutes les ressources disponibles pour aider doivent être mises à contribution en cette période de crise", a notamment déclaré Filippo Grandi, Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, cité dans le communiqué. Les réfugiés "peuvent ainsi montrer leur solidarité et contribuer en retour aux communautés qui les accueillent", a-t-il ajouté. "Les qualifications que les réfugiés possèdent déjà, sans pouvoir toutefois les justifier sur la base de documents, peuvent être utilisées et mises à profit", a souligné la secrétaire générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejcinovic Buric.
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