Activité physique : des outils pour savoir quand et comment la prescrire
Tous les feux sont au vert pour la prescription d’une activité physique (AP) ou d’une activité physique adaptée (APA), en cas de pathologie. Son efficacité est, en effet, largement prouvée sur le plan scientifique, que ce soit en prévention primaire ou secondaire, ou même en curatif, constituant dans certaines pathologies comme les cancers, la dépression ou encore les maladies neurodégénératives, « une thérapeutique non médicamenteuse à part entière » souligne la HAS. Ainsi l’AP diminue l’incidence et la mortalité des pathologies cardio-vasculaires, l’incidence du diabète, du cancer du sein, du côlon, de l’endomètre, de la vessie et du rein. Elle permet aussi d’améliorer les fonctions cognitives, la prise en charge de certaines psychoses, la qualité de vie, du sommeil, et de réduire le risque de dépression, de prise de poids, de diabète gestationnel, de chutes chez les personnes âgées. Elle limite les récidives et réduit la mortalité de nombreux cancers, possède une action antalgique… « A chaque période de la vie, même lorsqu’on est atteint d’une affection chronique, l’activité physique représente un atout santé. Dans ce cas précis, elle prend la forme d’une activité physique adaptée. Individualisée, cette pratique tient compte de l’état physiologique et psychologique du patient à l’instant T qui est suivi et accompagné par un professionnel spécifiquement formé », déclare Pr Martine Duclos, endocrinologue et physiologiste, responsable du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, présidente de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS). De nombreuses étapes ont été franchies. La dernière étant, le 2 mars dernier, l’adoption d’une loi visant à favoriser le développement du Sport santé, qui ouvre la prescription de l’APA à l’ensemble des médecins et en élargit le champ d’application. Pourtant, selon des données remontant à 4 ans, seuls 30% des généralistes avaient déjà rescrit une AP. Plusieurs freins ont été avancés, et en particulier leur manque de connaissances et de formation sur ce sujet, leurs craintes d’évènements cardiovasculaires, en particulier chez les personnes fragiles ou malades, et l’absence de recommandations sur les modalités de consultation et de prescription. « Les mentalités doivent fortement évoluer et le chemin sera long car nous en sommes malheureusement au même niveau qu’il y a 60 ans vis-à-vis du tabac », déclare le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes et professeur émérite à l’Université de Rennes 1. C’est pourquoi la HAS publie une nouvelle boite à outils contenant : un guide de consultation et de prescription de l’AP chez l’adulte, une fiche de synthèse sur l’APA, un guide des connaissances sur l’AP et la sédentarité, 5 nouvelles fiches, référentiels d’aide à la prescription pour l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, l’asthme, le diabète de type 1, la maladie de Parkinson et les troubles schizophréniques ainsi qu’une mise à jour pour le syndrome coronarien chronique ; et enfin des fiches de synthèse reprenant les points essentiels des 6 nouvelles fiches et des 10 référentiels déjà publiés (surpoids et obésité, diabète de type 2, …) Le guide donne toutes les clés du repérage du patient à la dispensation de l’activité physique par un professionnel spécialisé, en passant par la consultation et la prescription d’une AP ou APA par le médecin.
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