Les Echos relèvent que les dépenses d'indemnités journalières de l'Assurance-maladie ont bondi de 8 % en janvier et de plus de 5 % sur les douze derniers mois. Le quotidien économique fait le parallèle avec la reprise économique et l'embellie de l'emploi.
En janvier, les dépenses d'indemnités journalières versées par le régime général d'assurance-maladie pour les risques maladie et professionnels ont grimpé de 8 % par rapport au même mois de 2017, relève Les Echos. Une tendance de long terme orientée à la hausse. Sur les douze derniers mois, les arrêts de travail ont coûté 10,3 milliards d'euros au régime général, un montant en croissance de 5,2 % en données corrigées des jours ouvrables. Alors que les remboursements de soins doivent être contenus dans une progression annuelle de 3,2 %, la hausse provient pour deux tiers d'un plus grand nombre de jours d'arrêt et pour un tiers d'indemnités plus élevées. C'est un fait, les indemnités journalières augmentent plus vite que la dépense de santé depuis 2014, et les spécialistes avancent un faisceau d'explications, dont aucune n'émerge. Est-ce la faute de la crise économique, qui pousse les salariés à tirer sur la corde jusqu'à ce qu'elle rompe, plutôt que d'avouer une faiblesse passagère ? Ou au contraire de la récente reprise de l'emploi, qui accroît la population pouvant bénéficier d'un arrêt de travail ? Le décalage de l'âge de la retraite à 62 ans pourrait aussi avoir changé la donne, en multipliant le nombre de seniors actifs. Certains employeurs sont même soupçonnés de ressusciter la pratique des retraites anticipées via des arrêts de longue durée. Un rapport des Inspections des finances et des affaires sociales a conclu l'été dernier que l'outil de prévision de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) était inadapté aux temps modernes et qu'il allait falloir y intégrer de nouveaux indicateurs, tels que les motifs des arrêts, l'évolution de la politique de contrôle ou l'impact des réformes des retraites. Il y a trois ans, la CNAM a lancé un plan de sensibilisation des médecins, mais a également mis au point des méthodes coercitives contre les prescripteurs, qui peuvent être placés sous entente préalable, si les entretiens confraternels proposés demeurent lettre morte sur leur profil de dépenses. Un "harcèlement des caisses", notamment dénoncé par la FMF. Interrogé par Les Echos, Jean-Paul Hamon, son président, dénonce plutôt des conditions de travail dégradées : "Je les vois, les cadres qui sont pendus à leur téléphone, leur mail, qui ne déconnectent ni le week-end ni en vacances, et qui un jour, épuisés, fondent en larmes devant la porte de leur entreprise, en burn-out. Sans compter ceux qui passent trois heures par jour dans les transports", raconte ce médecin généraliste de la banlieue parisienne. [Avec Les Echos]
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