Le laboratoire Sanofi (France) veut mettre en vente libre le Cialis d’Eli Lilly (Etats-Unis). Mais les autorités sanitaires françaises s’y opposeront : le Cialis, indiqué pour lutter contre "la dysfonction érectile chez l’homme", principal concurrent du Viagra, ne sera pas vendu sans ordonnance, révèle Slate. "Il s’agit là d’un médicament, avec des indications, des contre-indications et des effets secondaires. Aussi n’est-il pas question de donner un feu vert à la demande qui pourrait nous être faite de faire que cette spécialité pharmaceutique", a déclaré à Slate.fr le Pr Joseph Emmerich, directeur de la "division cardiologie, endocrinologie, gynécologie et urologie" à l’Agence nationale de sécurité des médicaments (Ansm). La mise en vente libre (Over-the-counter ou OTC) dans les pharmacies d’officine était donné pour acquise mercredi 28 mai : Sanofi et Eli Lilly annoncent un accord aux termes duquel Sanofi détient "les droits exclusifs pour solliciter l'approbation de Cialis sans ordonnance aux Etats-Unis, en Europe, au Canada et en Australie". Commercialisé depuis 2002 par Eli Lilly, le Cialis n’est disponible que sur prescription médicale. Son chiffre d'affaires mondial a généré 1,58 milliard d'euros en 2013. Trois ans avant l’expiration des brevets protégeant le Cialis, la division "santé grand public" de Sanofi entend "transformer la façon de proposer cet important médicament à des millions d'hommes dans le monde entier". Sanofi explique ainsi avoir développé un "savoir-faire spécifique" dans le changement de statut des médicaments et de transformer en médicaments en vente libre des spécialités auparavant sur ordonnance. Avec Cialis (qui changera de nom), la multinationale française devra parvenir à convaincre, chiffres à l’appui, que le passage en automédication n'entraînera pas de mauvais usage ou de consommations excessives. Sanofi pourra faire observer que le médicament fait d’ores et déjà l’objet d’importants trafics sur Internet où existent aussi de multiples contrefaçons. De nombreux sites le proposent à des tarifs concurrentiels dans que la provenance exacte de ce Cialis soit connue. Mais "la commercialisation en automédication constituerait un très mauvais signal et faciliterait un peu plus encore les possibilités de mésusages de ce médicament", souligne le Pr Emmerich. [Avec Slate.fr]
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