Réduire les délais d’attente en misant sur le partage des tâches entre ophtalmologistes et orthoptistes : tel est le modèle choisi par le Dr François Pelen, fondateur du Groupe Point Vision, qui comprend désormais 23 centres de prise en charge visuelle en France (contre 4 centres début 2014). Fin janvier, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a lancé sa campagne "Zéro délai en 2022 ", espérant se faire entendre du nouveau président de la République : "Les Français en ont assez d’attendre 100 jours pour un rendez-vous chez leur ophtalmologiste, et ils ne sont pas prêts à renoncer à des soins de qualité pour autant. La solution pour résorber les délais existe : il suffit d’augmenter le nombre d’ophtalmologistes formés en débloquant le numerus clausus de la spécialité, tout en continuant à développer la coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes", affirmait alors le Dr Thierry Bour, président du SNOF. Le mois précédent, cette coopération dans la filière visuelle se voyait en effet confortée par le décret du 5 décembre 2016, relatif à la définition des actes et aux modalités d'exercice de la profession d'orthoptiste. Ce texte introduit la notion de protocole organisationnel, afin d’encadrer sa participation à la prise en charge des patients suivis par le médecin ophtalmologiste. Le protocole peut ainsi concerner "la préparation par l'orthoptiste de l'examen médical du médecin ophtalmologiste" et "le suivi par l'orthoptiste d'un patient dont la pathologie visuelle est déjà diagnostiquée, sans examen ophtalmologique réalisé le même jour, afin de vérifier que l'état reste stabilisé". 8 à 15 jours d’attente Réduire les délais d’attente en misant sur le partage des tâches : c’est précisément le modèle choisi par le Dr François Pelen, fondateur du Groupe Point Vision, qui comprend désormais 23 centres de prise en charge visuelle en France (contre 4 centres début 2014). Avec ses quelque 200 ophtalmologistes intervenants et 120 orthoptistes salariés, le groupe se prévaut de respecter des délais d’attente de 8 à 15 jours dans les deux tiers de ses centres. "Dans un tiers de nos centres, nous n’y parvenons pas encore faute d’ophtalmos en nombre suffisant, comme à Grande-Synthe (Nord) par exemple", signale François Pelen. Le décret de décembre 2016 est donc l’occasion pour Point Vision de formaliser et d’homogénéiser le processus de soins dans ses centres, via l’élaboration d’un protocole organisationnel type pour tout le groupe, qui sera dévoilé le 23 juin. "Ce protocole décrit tout le processus depuis l’accueil du patient, les tests de vue par l’orthoptiste, la consultation ophtalmologique, puis on lui annexera les prises en charge par grande pathologie. Chacun de nos centres pourra adapter ce protocole selon ses spécificités", explique François Pelen, qui compte le faire certifier ISO 9001 NOSO, à l’image de chacun de ses centres. Dans les zones très déficitaires en médecins ophtalmologistes (Grande-Synthe, Voiron, Poitiers notamment), Point Vision applique aussi un protocole de coopération permis par l’article 51 de la loi HPST de 2009, permettant à un ophtalmologiste de déléguer à un orthoptiste la réalisation de bilans visuels. Un acte dérogatoire ("RNO") à 23 euros, "ce qui fait un peu juste", souligne le Dr Pelen.
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