L'épidémie, qui a fait pour l'heure 132 morts, s'étend petit à petit en Europe avec un premier cas en Allemagne signalé mardi 28 janvier. L'homme de 33 ans aurait été contaminé par une autre personne sur le territoire allemand : il s'agit du premier cas de contamination entre humains sur le sol européen. En France, une quatrième personne contaminée par le virus a été signalée. Il s'agit d'un touriste chinois octogénaire se trouvant aujourd'hui en réanimation dans un état grave. Les trois premières personnes infectées lors d'un séjour en Chine sont toujours en quarantaine. Mais, selon les médecins, leur état semble bon. Lors de ses vœux à la presse, Agnès Buzyn n'a pas fait de grandes annonces, mais a précisé les modalités de rapatriement des ressortissants français présents à Wuhan. Une initiative que l'Organisation mondiale de la Santé ne recommande pas. "Dans la situation actuelle il faut garder son calme, réagir avec excès n'est pas nécessaire", a déclaré le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Plusieurs avions français partiront mercredi soir et arriveront à Wuhan jeudi après-midi pour rapatrier les Français qui le souhaitent. Une équipe médicale sera également mise en place. Elle identifiera sur place les personnes malades pour "qu'elles fassent l'objet d'un transport particulier et que nous ne mélangions pas des personnes malades et des personnes sans symptômes", explique la ministre de la Santé. Un lieu d'accueil en région parisienne Les avions devraient être de retour "probablement vendredi ou samedi". "Pour l'instant, je ne sais pas encore combien de personnes souhaitent rentrer. Nous savons que la communauté française recensée par Ariane est de 500 ressortissants, mais nous estimons qu'il y a potentiellement 500 personnes de plus sur place", a précisé la ministre. Tous ne veulent cependant pas rentrer pour des raisons privées ou professionnelles, ou parce qu'ils ne souhaitent pas être mis en confinement pendant 14 jours à leur arrivée, ce qui correspond à la durée maximale estimée d'incubation de la maladie. Le consulat sur place est donc en train de recenser les personnes qui veulent rentrer en France.
Un lieu d'accueil a été identifié en région parisienne pour que les "ressortissants ne soient pas trop éloignés d'hôpitaux en capacité de prendre en charge d'éventuels patients". D'autres ressortissants européens pourraient également profiter des avions français pour quitter le territoire chinois. Le ministère des Affaires étrangères organise la répartition des Européens. Plus tard dans la journée, la Commission européenne a annoncé qu'au moins 250 Français et plus de 100 ressortissants d'autres pays européens allaient être rapatriés à bord de deux avions et que "seuls des citoyens sains ou asymptomatiques seront autorisés à voyager". Un premier avion partira de France mercredi matin. Le second décollera "plus tard dans la semaine", a indiqué la commission. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a toutefois précisé que ce schéma à deux avions n'était encore qu'une option et que le rapatriement était en cours d'élaboration. Dans ce contexte de potentielle crise sanitaire, Agnès Buzyn a indiqué que même si elle avait toujours "souhaité s'engager pour Paris parce que c'est ma ville" , la période actuelle était "peu propice à un engagement". "La santé des Français est ma priorité", a-t-elle martelé.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus