"Ça n'est jamais agréable ni sympathique" de couper dans le budget de l'État, mais "c'est tout simplement nécessaire", a affirmé devant la commission des Finances de l'Assemblée le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, auditionné avec son ministre délégué aux Comptes publics pendant cinq heures au total par les commissions des deux chambres.
Ils étaient invités à justifier le plan d'économies annoncé à la télévision sans préavis le 18 février par Bruno Le Maire, et concrétisé quatre jours plus tard par un simple décret au Journal officiel. Le même jour, le ministre de l'Economie avait annoncé une révision à la baisse de la prévision de croissance pour cette année, de 1,4% à 1%, à peine deux mois après l'adoption du budget.
L'objectif d'un déficit public à 4,9% en 2023 est devenu caduc, et pour ne pas trop s'éloigner des 4,4% prévus en 2024, "il était indispensable de réagir vite et de réagir fort", a soutenu Bruno Le Maire. D'autant que dans quelques semaines, les agences de notation se prononceront sur le cas de la France.
Les "12 milliards", puis "au moins 12 milliards" d'économies pour 2025 que le Gouvernement annonce depuis septembre sont devenus mercredi "au moins 20 milliards". Les ministres ont ainsi évoqué les revues de dépenses publiques actuellement lancées pour chercher ces économies, citant "les aides aux entreprises, les dispositifs médicaux", qui étaient déjà connues, mais aussi "les dispositifs en faveur de la jeunesse, les politiques de l'emploi, la formation professionnelle, les affections de longue durée, les aides au secteur du cinéma, l'absentéisme dans la fonction publique, la loi de programmation militaire, les dépenses immobilières des ministères".
Contrairement aux 10 milliards d'euros de restriction en 2024, qui ne pèsent que sur le budget de l'Etat, cette fois "tout le monde devra participer", a lancé Bruno Le Maire. Il a surtout visé les dépenses de Sécurité sociale, qui constituent la moitié de la dépense publique.
Dans son viseur, les transports médicaux de malades, qui coûtent 5,7 milliards d'euros chaque année, ou le fait que la protection sociale soit "intégralement financée par ceux qui travaillent".
[Avec AFP]
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