En fin d’année 2020, un médecin généraliste sur deux a travaillé moins qu’avant l’épidémie de Covid, contre 9 sur 10 en avril 2020. Mais cette baisse n’a été que de faible ampleur, contrairement au premier confinement au printemps dernier, indique la Drees, dans une étude publiée ce jeudi 11 mars, qui a sondé les pratiques de 3.300 médecins généralistes libéraux du 24 novembre au 27 décembre 2020. En novembre et décembre 2020, seuls 3% des médecins généralistes sondés ont connu une baisse de l’activité de plus de 10 heures par semaine, contre 8% en mai et 44% en avril. Ils ne sont que 4% à ne pas avoir travaillé du tout la semaine précédant l’enquête. Une baisse contrôlée qui, selon la Drees, peut s’expliquer par “la mise en œuvre d’un confinement moins strict” à l’automne. 7 médecins interrogés sur 10 ont par ailleurs réalisé des téléconsultations lors des deux derniers mois de l’année 2020.
Dans le détail, les praticiens exerçant dans un département où le Sars-CoV-2 circulait davantage (16% contre 6% dans les départements moins touchés) ou exerçant en groupe témoignent d’une activité “plus intense” lors du deuxième confinement. Globalement, les consultations Covid n’ont, en novembre et décembre, pas représenté une grande part de l’activité des généralistes libéraux. Seul un médecin sur 10 déclare avoir consacré plus d’un quart de son activité à des consultations liées à la maladie, avec une variation en fonction des départements.
Source : Drees, quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale. Les consultations pour infection urinaire chez la femme et la prise en charge de douleurs thoraciques aiguës ont été aussi fréquentes que lors d’une semaine ordinaire, avant l’épidémie. A la différence des suivis pédiatriques et les consultations de suivi ou de renouvellement d’ordonnance pour les patients chroniques, moins fréquents dans l’activité des généralistes en novembre et décembre car plus souvent reportés. Cette baisse reste moins forte qu’au printemps dernier : “30% et 25% des médecins ont déclaré une baisse de leur activité pour ces deux types de consultation lors du confinement de l’automne, contre 80% et 93% d’entre eux lors du premier confinement”. Persistance d’une souffrance psychologique Dans son étude, la Drees pointe toutefois un élément alarmant : les consultations pour stress, troubles anxieux ou dépressifs restent bien plus importantes qu’avant l’épidémie. D’après l’étude, “72% des médecins généralistes estiment que ces demandes sont plus fréquentes qu’à l’ordinaire et 16% que le nombre de ces consultations a augmenté de plus de 50%” traduisant probablement la “persistance, au-delà de la première période de confinement, d’une souffrance psychologique”, en particulier chez les sujets jeunes. Selon la Drees, ce sont les médecins jeunes et femmes qui déclarent plus souvent avoir réalisé en novembre et décembre des consultations pour des motifs liés à la santé mentale. Ils sont 81% des médecins de moins de 50 ans à faire état d’une augmentation de ces consultations pour ces motifs, contre 65 % des médecins de 60 ans ou plus. “Cela pourrait peut-être s’expliquer par la composition de la patientèle des médecins : les médecins plus jeunes reçoivent en moyenne des patients plus jeunes”, analyse l’organe de recherche. Par ailleurs 77% des praticiens installés dans les départements les plus touchés sont concernés, contre 71% pour les autres médecins.
Autorisés à effectuer des tests antigéniques en cabinet depuis octobre 2020, 26% des médecins généralistes ayant effectué des consultations liées au Covid-19 en ont réalisé en novembre et décembre. Selon la Drees, “cette part relativement faible peut s’expliquer par le fait que la quantité de tests antigéniques réalisés en France pendant la période étudiée (de mi-novembre à mi-décembre) est marquée par une montée en charge de ce dispositif”. Par ailleurs, ces prélèvements sont plus souvent réalisés par des pharmaciens ou des infirmières. “Les tests antigéniques ont été effectués pour des patients symptomatiques pour 19% des médecins, et 7% en ont réalisé pour l’ensemble des patients, qu’ils aient ou non des symptômes”. Sans surprise, le recours à ces tests a été plus fréquent dans les zones où le virus circulait davantage.
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