Encore trop de tabagisme chez les personnes démunies

31/05/2017 Par Catherine le Borgne
Santé publique

Une enquête de l’Agence Santé Publique France réalisée avant l’entrée en vigueur de plusieurs mesures emblématiques (paquet neutre, opération un mois sans tabac, etc.), fait état d’une stabilité de la consommation de tabac en France. Mais la consommation reste forte, surtout auprès des populations les plus démunies.

Certains indicateurs comme la baisse de la prévalence chez les jeunes sont encourageants mais l’ampleur de la consommation globale, particulièrement chez les personnes les plus démunies, impose de poursuivre et développer les efforts, en particulier avec des mesures fiscales énergiques qui ont fait défaut ces dernières années, plaide le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme. Environ le tiers de la population adulte fume (34,5% des personnes âgées entre 15 et 75 ans; les hommes (38,1%) continuant à être plus nombreux que les femmes (31,2%) à fumer). La part des fumeurs quotidiens atteint 28,7%. Ces taux correspondent à une stabilité depuis 2010 alors qu’entre 2005 et 2010 on avait enregistré une progression généralisée. Cette dernière étude sur la consommation a été réalisée avant l’entrée en vigueur de plusieurs mesures emblématiques comme l’introduction de paquets neutres, le lancement de l’opération mois sans tabac. "Le blocage systématique orchestré par le lobby tabac, pendant toutes ces dernières années, pour empêcher et retarder la mise en oeuvre des mesures efficaces pour réduire la consommation de tabac se traduit de manière terrible par des maladies, des morts prématurées et un risque chaque jour accru pour la solidité de notre système de santé", dénonce le Comité national contre le tabagisme. Ses membres défendent le principe de hausses de taxes significatives avec un paquet à 10 euros et un rattrapage de la fiscalité du tabac à rouler sur celui des cigarettes, car une forte taxation "constitue la modalité la plus efficace pour dissuader les jeunes et inciter les plus démunis à arrêter de fumer". De même, il est grand temps que le fonds de prévention décidé en 2016 se mette en place et finance les mesures de prévention du Programme national de réduction du tabagisme, poursuit le Comité.

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