Gardes, stages… les médecins rappelés à leurs "responsabilités" sous peine de conventionnement sélectif
"Quand il faut plusieurs mois pour décrocher un rendez-vous avec un spécialiste, qu'il est devenu impossible de trouver un médecin référent ou que le premier service d'urgence est à plus d'une heure de route, ce sont bien les fondements de notre égalité républicaine qui sont remis en cause", lancent ces cinq élus de la mission ruralité* dans le rapport remis en juillet à la ministre Jacqueline Gourault. Si les mesures contenues dans la loi de santé ("fin" du numerus clausus, création des assistants médicaux, délivrance de médicaments sans prescription par le pharmacien….) "vont incontestablement dans le bon sens", elles risquent de s'avérer "insuffisantes" et "surtout mettront du temps à porter leurs effets", estiment-ils. C'est pourquoi les auteurs du rapport appellent l'Etat à négocier "sans délai" avec les syndicats représentatifs des professions de santé, les collectivités et les universités afin de conclure "un accord national de responsabilité collective". Les médecins - ils ne sont pas nommés, mais indéniablement ciblés - "ne peuvent se contenter de revendiquer le principe de liberté d'installation sans ne prendre aucune part dans la résolution du problème de l'inégale répartition géographique des professionnels de santé ou renvoyer cette seule résolution à la seule responsabilité des pouvoirs publics", taclent-ils. D'autant que "la profession médicale s'appuie très largement sur la solidarité nationale que ce soit pour le financement des études de médecine ou la solvabilisation de la patientèle", enfoncent les auteurs. CPTS obligatoires, MSU d'office Ces derniers formulent plusieurs mesures à mettre en place dans les deux ans... : "rendre obligatoire les stages des internes en milieu rural" (la loi de santé n'en fait qu'une "priorité") et pour cela, contraindre les médecins à devenir maître de stage, déployer sans plus tarder 600 (et non 400) médecins salariés dans les zones sous-denses, "organiser de manière impérative les gardes des médecins généralistes à l'échelle d'un bassin de santé ou d'un département", "élargir le champ d'intervention des pharmaciens et infirmières" ou encore "généraliser les plateformes téléphoniques communes". "A défaut d'accord conclu dans les six mois" ou si les objectifs – accès à un généraliste en 20 minutes, aux urgences en moins 30 minutes et à une maternité en 45 minutes maximum – "n'étaient pas atteints dans les deux ans après sa signature, le Gouvernement annoncerait prendre une mesure de régulation temporaire, visant à interdire tout nouveau conventionnement au régime de sécurité sociale dans les secteurs mieux dotés que la moyenne nationale", préviennent les élus. "Un bon compromis aux débats incessants sur la question de la liberté d'installation", pensent-ils. * Le député d'Indre-et-Loire Daniel Labaronne (LREM), le sénateur de la Nièvre Patrice Joly (PS), le vice-président de l'Association des petites villes de France Pierre Jarlier, la vice-présidente de l'Association des maires de France Cécile Gallien et le vice-président de l'Association des maires ruraux de France Dominique Dhumeaux.
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M A G
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