C’est une histoire rocambolesque concernant l’un des médecins du Sénat, que rapporte Le Canard enchaîné, ce mercredi 7 février. Le 13 octobre dernier, un médecin du Sénat envoie un mail à la directrice des ressources humaines pour alerter sur le comportement de l’une de ses assistantes médicales. Il indique que celle-ci s’estime “intouchable”, “protégée” et qu’elle peut faire “virer n’importer qui”, car elle possède une vidéo compromettante, qui a pu être authentifiée par nos confrères. L’enregistrement la montre avec un “sénateur ayant occupé de hautes fonctions”, le “pantalon sur les chaussettes”, en plein ébats. Trois jours plus tard, le médecin est interrogé par la DRH et évoque le “cauchemar” qu’il vit depuis deux ans, à cause de sa collaboratrice. Il lui montre également la vidéo, qui parvient jusqu’au bureau du président du Sénat, Gérard Larcher. D’après Le Canard, cette collaboratrice aurait d’ailleurs été imposée au médecin à la demande du sénateur présent sur la vidéo. Choqué de sa faible rémunération, l’élu avait promis lors d’un repas en avril 2021 qu’il allait en parler à son “ami” Gérard Larcher. L’assistante médicale avait par la suite vu son salaire augmenter de 45%. Affaire Joël Guerriau Le médecin se retrouve également mêlé à une autre affaire, celle de Joël Guerriau, survenue la nuit du 14 novembre dernier. Le sénateur de Loire-Atlantique a été placé en garde à vue, mis en examen, puis placé sous contrôle judiciaire pour “administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle”. Le président du Sénat, Gérard Larcher, veut alors “contraindre Guerriau de démissionner de ses postes de secrétaire du Sénat et de vice-président de la commission de la Défense”, rapporte un de ses amis à nos confrères. Impossible car, après sa mise en examen, Joël Guerriau a consulté le médecin du Sénat, qui lui a prescrit un arrêt de travail. Tant que le sénateur est absent pour raison de santé, Gérard Larcher ne peut engager aucune action visant à le pousser à quitter ses fonctions. Il décide alors de saisir l’Ordre des médecins le 7 décembre. Mais, trois semaines plus tard, l’instance ordinale lui répond : “Soumis au secret professionnel, le docteur a justifié l’entièreté de ses décisions thérapeutiques”. Procédure de licenciement Le 24 janvier, le Sénat envoie alors une lettre au médecin, lui annonçant qu’une procédure de licenciement est engagée contre lui “sans préavis, ni indemnité”. Selon nos confrères, le courrier mentionne des prestations extérieures rémunérées au profit de la SNCF, la détention de parts dans une société civile immobilière familiale ou encore le fait de s’être absenté pendant une demi-journée sans avoir prévenu, mais n’évoque ni l'affaire de la sextape, ni la prescription de l’arrêt de travail de Joël Guerriau. La chambre haute s’attend à ce que le médecin conteste ce licenciement par un recours devant le tribunal administratif, indiquent nos confrères. Le président du Sénat, le médecin ainsi que l’avocat de ce dernier n’ont pas souhaité répondre au Canard enchaîné. [avec Le Canard enchaîné]
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