Le ministère a enfin tranché : les soignants positifs au Covid mais asymptomatiques peuvent rester en poste
"Il n'est pas concevable que les mêmes règles qu'on réclame pour tous les citoyens ne soient pas appliquées pour un agent hospitalier qui serait touché par le Covid", dénonçait fin septembre le maire LR de Nice, Christian Estrosi, informé du maintien en poste de soignants positifs et asymptomatiques dans des établissements de la ville. Depuis, l'épidémie a pris de l'ampleur et la situation s'est banalisée. Des voix s'élevaient néanmoins pour réclamer une clarification du ministère. En effet, jusqu'ici les établissements basaient leur politique RH sur un avis du Haut Conseil de santé publique, daté du 23 mai, qui recommandait l'éviction durant 7 jours des soignants positifs, tout en admettant la "possibilité dégradée d'un maintien en poste avec un renforcement des mesures de précaution et d'hygiène", pour le personnel "non remplaçable". Pénurie de personnels oblige, la "possibilité" est devenue la norme. Elle est désormais la règle. L'instruction diffusée vendredi soir aux directeurs d'hôpitaux, d'Ehpad et de Samu par la directrice de la DGOS Katia Julienne et le directeur de la Santé Jérôme Salomon, précise que tout soignant positif doit faire l'objet d'un isolement de 7 jours après le résultat du test ou l'apparition des symptômes… tout en autorisant le maintien en poste des "personnels asymptomatiques et non remplaçables", révèle Libération.
Il n'est plus question, en revanche, de laisser en poste des soignants symptomatiques. Quant aux cas contacts, ils peuvent continuer à travailler, sauf en cas d'apparition des symptômes ou "s’il existe un doute sur la possibilité du soignant à respecter les mesures barrières permettant d’éviter la contamination des patients ou des autres professionnels de l’établissement". Ils doivent alors être isolés sans attendre le résultat du test. Les internes et étudiants en santé également concernés Initialement, il était prévu que ces règles s'appliquent également aux internes et étudiants en santé. Dans un communiqué diffusé ce lundi, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) et la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et en biologie médicale (FNSIP-BM) ont dénoncé "une vision à court terme, en dehors de toute logique sanitaire" et demandé au ministère de faire machine arrière. Les syndicats ont signalé que depuis l'avis du HCSP, plusieurs publications scientifiques "ont démontré un risque important d'infections nosocomiales à SARS-CoV-2". "Nous ne pouvons pas accepter d'être à l'origine de contaminations de patients", insistent-ils. Ils rappellent que les internes "ne sont théoriquement pas indispensables au fonctionnement des services" et que si l'un d'entre eux s'avère positif, un professionnel plus expérimenté et non infecté doit pouvoir être réquisitionné pour assurer la continuité des soins. Le ministère a finalement retiré cette possibilité du document envoyé aux étudiants.
[CdP] : Internes infectés maintenus en poste : @MinSoliSante prêt à contaminer les soignants et patients
— ISNI - InterSyndicale Nationale des Internes (@ISNItwit) November 23, 2020
L'@ISNItwit condamne avec @fnsip_bm, la FAQ du @MinSoliSante qui met en danger patients et soignants.
Nous demandons la modification de cette FAQ rapidement. pic.twitter.com/KsK8jdS7mi
[avec Liberation.fr]
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