Nouvelles recos pour le dépistage du cancer de la prostate aux Etats-Unis

12/04/2017 Par Sandy Bonin
Santé publique

Un groupe consultatif d'experts du gouvernement fédéral américain (U.S. Preventive Services Task Force, USPSTF) est revenu sur son opposition à un test de dépistage controversé du cancer de la prostate, le PSA, pour les hommes de 55 à 69 ans. Leurs recommandations ont été publiées mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Désormais, ce groupe d'experts recommande que les hommes concernés discutent des bienfaits et des effets néfastes potentiels du PSA avec leur médecin et décident eux-mêmes s'ils veulent y avoir recours. "La décision de procéder au test PSA pour le dépistage du cancer de la prostate devrait revenir à chaque individu", écrit l'USPSTF dans ses dernières recommandations, soumises à la discussion publique jusqu'au 8 mai avant d'être officialisées. Celles-ci marquent une volte-face par rapport à ce que ces experts avaient recommandé en 2012. Ils avaient alors conclu que les effets néfastes potentiels de ce test sanguin surpassaient ses bienfaits. L'USPSTF citait un pourcentage élevé de faux positifs et des effets secondaires potentiellement dévastateurs des traitements agressifs de tumeurs à évolution lente, qui n'auraient jamais menacé la santé du patient. Ces experts pointaient aussi les risques d'incontinence urinaire et de dysfonctionnement sexuel pouvant résulter d'une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur et d'un traitement radiologique. Les dernières recommandations de ce groupe d'experts estiment que tout bien considéré, le test PSA de dépistage procure un petit bienfait pour les hommes de 55 à 69 ans. De nouvelles indications "accroissent l'assurance " que le test PSA réduit le risque de décéder d'un cancer de la prostate ou de développer une tumeur métastatique. Pour les hommes de 70 ans et au-delà, l'USPSTF continue à se prononcer contre le test PSA, car dans ce groupe d'âge le cancer de la prostate évolue lentement et la survie à dix ans est plutôt élevée. L'USPSTF relève en outre qu'un nombre croissant d'hommes ayant un faible risque de cancer agressif de la prostate décident de se soumettre à "une surveillance active", qui comprend un test régulier du PSA, un examen de la glande par toucher rectal et des biopsies, plutôt que des traitements plus lourds. Une telle approche réduit les risques de sur-traitement. Cette nouvelle décision de l'USPSTF est le dernier chapitre d'un long débat sur la question du dépistage du cancer de la prostate par le test PSA. Ses recommandations de 2012 contre ce test avaient suscité de nombreuses critiques chez les urologues. Ceux-ci estimaient qu'une telle approche conduirait à une diminution du dépistage et à une augmentation de la mortalité. Mais d'autres groupements professionnels, comme l'American Cancer Society, s'étaient montrés plus nuancés, continuant à recommander de procéder régulièrement à un test PSA tout en estimant que les avantages et risques devaient être discutés entre les médecins et leurs patients. Mardi, l'American Urological Society a salué les nouvelles recommandations, "pesées, raisonnables" et en harmonie avec ses propres directives. [Avec AFP]

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