Ostéopathie, aromathérapie, freins de langue… Le collectif "No fake med" s'attaque aux pseudo-thérapeutes de la petite enfance
En mars 2018, 124 médecins signaient sur Le Figaro et Egora une tribune contre les thérapies alternatives "inefficaces" (voire "dangereuses") et "couteuses", obtenant l'année suivante le déremboursement de l'homéopathie. Né de cette mobilisation, le collectif de professionnels de santé et de citoyens "No fake med" a publié dimanche une nouvelle tribune, ciblant cette fois les pseudo-thérapeutes qui font le "commerce" de l'assistance à la procréation, de la grossesse, de la naissance et de la petite enfance. Dans leur ligne de mire, quatre pratiques qui ont le vent en poupe chez les futurs et jeunes parents : l'ostéopathie, l'aromathérapie, la section des freins de langue et les colliers d'ambre. Sans nier la réalité des "troubles, inconforts et symptômes" que peuvent ressentir les nourrissons et les difficultés rencontrées par les jeunes parents, le "groupe d'experts" de la périnatalité constitué par le collectif alerte ces derniers sur des "fausses médicalisations inutiles et parfois dangereuses". Il déplore ainsi que le recours à l'ostéopathie soit "de plus en plus systématique au sein des maternités et lors du retour à domicile". "Toute manipulation d'un bébé après sa naissance est inutile et peut être dangereuse, insistent-ils. Les manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois sont d'ailleurs légalement interdites aux ostéopathes."
Quant aux frénotomies et frénectomies abusivement présentées comme une solution aux difficultés d'allaitement, elles exposent le nourrisson à des "complications locales en termes de cicatrisation voire d'hémorragie", mettent-ils en garde. En avril dernier, l'Académie de médecine avait d'ailleurs alerté sur l'explosion de cette pratique. Le collectif met par ailleurs en garde les femmes enceintes et les jeunes parents sur l'usage des huiles essentielles, rappelant que la plupart sont contre-indiquées pendant la grossesse, l'allaitement et chez l'enfant de moins de 6 ans en raison des risques allergiques et de leurs effets neurotoxiques. Enfin, les colliers d'ambre, présentés comme un remède aux poussées dentaires et vendus dans certaines pharmacies, sont "responsables chaque année d'une trentaine de décès par strangulation". "Inquiets de la montée en puissance" de ces "dérives" "inutiles", "coûteuses" et "qui peuvent avoir une vraie répercussion négative sur la prise en charge des enfants", ces experts appellent les ordres professionnels et les pouvoirs publics à se mobiliser pour renforcer le réseau autour de la périnatalité, "faire un tri dans les formations en santé", "encadrer strictement le recours à l'ostéopathie" et "faire de la promotion et de l'éducation à la santé une grande cause nationale". [avec lefigaro.fr]
La sélection de la rédaction
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M A G
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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus