Pénurie de médicaments : les laboratoires ont désormais l’obligation de faire des stocks

03/09/2021 Par Marielle Ammouche
Médicaments

Les entreprises pharmaceutiques ont désormais l’obligation de constituer un stock de sécurité minimal de deux mois pour tous les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) destinés aux patients français.  

Cette mesure, qui s’inscrit dans la continuité de l’article 48 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, du décret n° 2021-349 du 30 mars 2021 et du plan gouvernemental de lutte contre les pénuries de médicaments, doit permettre "d’anticiper plus efficacement les risques de rupture de stock des MITM et d’améliorer leur disponibilité pour les patients en France", affirme l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), dans un communiqué. En effet, en 2020, 2.446 signalements de rupture ou risque de rupture de stock ont été comptabilisés, en forte augmentation par rapport à 219 (1.504 signalements).  

La durée du stock peut être modifiée dans certains cas. Ainsi, si un MITM a déjà fait l’objet de rupture de stock, la durée du stock est portée à 4 mois. En revanche, en cas de problème particulier, tel qu’une durée de conservation limitée, la durée peut exceptionnellement être réduite à moins de 2 mois. L’ANSM précise que la liste des MITM faisant l’objet de ces "dérogations" sera publiée au cours du mois d'octobre. 

En outre, les laboratoires doivent aussi dorénavant élaborer des plans de gestion des pénuries (PGP) pour tous les MITM commercialisés en France. Ils ont pour objectif d’identifier les situations à risque de tension d’approvisionnement et doivent "proposer des solutions permettant la poursuite du traitement des patients dans les meilleures conditions possibles". Ces PGP sont renouvelés chaque année ainsi qu’en cas de signalement de rupture ou de risque de rupture d’un MITM. 

Toutes les classes de médicaments sont concernées par les ruptures de stock, avec des origines diverses (difficultés survenues lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis, défauts de qualité sur les médicaments, capacité de production insuffisante, morcellement des étapes de fabrication, etc.). Parmi les MITM, les médicaments cardio-vasculaires, les médicaments du système nerveux, les anti-infectieux et les anti-cancéreux sont plus particulièrement exposées. 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
13 débatteurs en ligne13 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5