Une note publiée par le ministère de l'Economie et des Finances dresse un constat d'échec de la politique d'incitation à l'installation et prône des mesures plus fortes. Tout part d'un constat : malgré la hausse du numerus clausus et la multiplication des aides financières à l'installation, les "déserts médicaux" ne se résorbent pas. En témoigne le nombre d'installations des médecins en zones fragiles, passé de 246 en 2010 (9,6% du total) à 425 en 2016 (10,1%). Certes, "la proportion d'installation en zone fragile aurait pu décroître sans elles", reconnaissent les trois auteurs* de cette note du ministère de l'Economie. Mais des "réformes plus structurantes paraissent nécessaires", jugent ces derniers. "Sans remettre en cause le principe de liberté d'installation", ils suggèrent son "adaptation temporaire et ciblée" : "dans les zones particulièrement sur-dotées". Afin d'éviter "une accumulation", l'installation pourrait être conditionné à la cessation d'activité d'un médecin exerçant la même spécialité. Une mesure "bien moins contraignante", jugent-ils, que celle proposée par la Cour des comptes, qui plaide pour un conventionnement sélectif (installation en secteur 1 uniquement). Ces experts recommandent par ailleurs d'offrir aux étudiants qui, bien que brillants, seront recalés à l'entrée de la future MMOP (Médecine, maïeutique, obstétrique, pharmacie) au terme de la première année Portail santé une "chance de poursuivre leur formation médicale, sous réserve, à la fin de leurs études, de s'engager à exercer pour une durée déterminée (par exemple 10 ans) dans une zone sous-dense". Autre proposition : "le nombre de places dans les spécialités prisées pourrait être redistribué vers les zones relativement moins attractives", notamment en ophtalmologie. *Daniel Caby, Jean-Denis Zafar, Victor Cluzel
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