"La crise sanitaire a été le révélateur de l'effondrement de ce qui était le système de santé le meilleur du monde", a déclaré ce jeudi Marine Le Pen. A quelques mois de l’élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national a détaillé à France Bleu Provence son programme pour redresser le système et en particulier, l’hôpital public, avant un déplacement à Fréjus lors duquel elle a développé son plan pour les soignants. Pour cela, Marine Le Pen a présenté un plan à 20 milliards d’euros sur cinq ans pour la santé, permettant notamment de donner les moyens à l’hôpital public d’être efficace. Deux milliards seront consacrés à "revaloriser les salaires des personnels soignants" qui y travaillent. Elle entend notamment revaloriser les salaires des infirmières de 10% sur la période afin "qu’elles atteignent la moyenne européenne". Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui "malgré le Ségur". Création d’urgences gériatriques Face à la pénurie de personnels soignants, elle compte recruter par ailleurs "en masse". Aujourd’hui, à l’hôpital public, "30% des postes ne sont pas pourvus", a-t-elle déploré. La candidate d’extrême droite veut par ailleurs fixer un plafond de 10% de postes administratifs. "Certains personnels administratifs qui en ont les compétences deviendront des personnels soignants." Elle s’est également engagée à prendre des mesures fortes concernant les urgences de l’hôpital : en l’occurrence, un renforcement des effectifs, des revalorisations salariales, ainsi que la création d’une filière dédiée aux personnes âgées (urgences gériatriques). Cette dernière a par ailleurs insisté sur l’importance d’améliorer la coopération avec les cabinets libéraux afin de désengorger les urgences. Autre cheval de bataille : la fermeture des lits. Marine Le Pen demande un "moratoire" sur cette question. "En 20 ans, on a supprimé 100.000 lits à l’hôpital", a dénoncé la candidate RN, qui appelle à en rouvrir davantage pour répondre aux besoins de la population vieillissante. Moins de technocratie Elle souhaite également réformer la gouvernance des établissements de santé : "Il faut qu’il y ait une direction bicéphale avec un administratif, certes, mais également un médecin qui s’occupe de l’ensemble de la politique de soins", a-t-elle expliqué à nos confrères de France Bleu. Il faut "que les médecins retrouvent leur place". En parallèle, elle entend supprimer les Agences régionales de santé (ARS) en vue de "réaffirmer l’autorité de l’Etat", en confiant la tutelle des hôpitaux aux préfets. Autre sujet épineux : celui des déserts médicaux, qui inquiètent la population française. Alors que de nombreux élus appellent à supprimer la liberté d’installation ou à instaurer un conventionnement sélectif, la candidate RN promet de mettre fin à ces zones sous-dotées en misant sur "des incitations financières fortes", par exemple une rémunération "modulée selon le lieu d’installation". Elle appelle par ailleurs à développer l’usage de la télémédecine. Elle s’engage également à "lutter contre les fraudeurs", "presque jamais sanctionnés", et souhaite réformer l’aide médicale d’Etat, qui s’établit à "un milliard d’euros dans le budget 2022 contre 990 millions d’euros en 2021". Sans plus de détails, Marine Le Pen a indiqué qu’elle financerait ces mesures "avec le budget". [avec AFP et France Bleu]
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