"Traitement précoce" du Covid : l'Ordre des médecins s'attaque à un protocole jugé dangereux
"Tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l’élaboration du diagnostic que dans la proposition d’un traitement", rappelle le Cnom dans un tweet, annonçant avoir saisi la Haute Autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) sur le "protocole de traitement ambulatoire précoce" du Covid qui se diffuse sur les réseaux sociaux. A l'origine du "TAP", le collectif de médecins Coordination santé libre, qui rassemble notamment la députée psychiatre Martine Wonner (ex LREM, groupe Liberté et territoires) et la gynécologue Violaine Guérin, toutes deux fondatrices du Collectif Laissons les prescrire, défendant l'hydroxychloroquine, et intervenantes du documentaire complotiste Hold up. En fonction de l'état du patient (asymptomatique, pauci-symptomatique, symptômes respiratoires, symptômes marqués et/ou baisse de la saturation en oxygène), la Coordination propose un protocole allant des médecines douces et des compléments alimentaires à de la prednisolone, de l'HBP, de l'hydroxychloroquine, de l'ivermectine ou encore de l'azythromycine ou de la doxycycline. Un protocole issu de la "pratique de terrain" des médecins, souligne Martine Wonner, qui a interpellé Olivier Véran hier à l'Assemblée nationale au sujet de ces "traitements ambulatoires précoces" "qui fonctionnent".
Les @ReinfoCovidOff et @Laissonslespre1 proposent pour traiter précocement #COVID19 les recommandations ci-dessous issues de leur pratique quotidienne#TAP: Traitement Ambulatoire Précoce pic.twitter.com/3VhZ1Rw5Nb
— Martine WONNER (@MartineWonner) February 2, 2021
Alors que le protocole se diffuse sur les réseaux sociaux, de nombreux médecins ont mis en garde contre les traitements non éprouvés contre le Covid et les associations potentiellement dangereuses qu'il contient. "Je ne conseille absolument pas de suivre ce protocole, qui n’a rien de médical, alerte Pierre Cochat, président de la commission transparence de la HAS, dans Le Monde. Il inclut trop de données aléatoires sur lesquelles on n’a pas d’information, et je ne comprendrais pas qu’un médecin le prescrive. En aucun cas la HAS ne peut valider de telles recommandations." En réaction, le Conseil national de l'Ordre des médecins a saisi la HAS et l'ANSM par courrier pour leur demander de se prononcer sur ce protocole. Contacté par Egora, le Cnom précise qu'il a d'ores et déjà déposé onze plaintes auprès des instances locales à l'encontre de médecins depuis le début de la crise, parmi lesquels les Prs Perronne et Raoult. Dix-neuf autres dossiers sont en cours d'examen. Des poursuites à l'encontre de la "vingtaine de médecins" ayant participé au documentaire Hold up sont également à l'étude.
Comme indiqué par @lemondefr, l’Ordre a saisi la @HAS_sante et l’@ansm. Il rappelle que tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l’élaboration du diagnostic que dans la proposition d’un traitement. https://t.co/EbQSOw2VYc
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) February 9, 2021
[avec LeMonde.fr et Liberation.fr]
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