Inclure davantage les futurs et jeunes médecins dans les politiques de santé pour mieux répondre aux besoins grandissants de la population : c'est ce que propose le cercle de réflexion Terra Nova dans une note publiée lundi. L'Isnar-IMG "salue des mesures en phase avec ses analyses et ses attentes".
Le think tank, classé à gauche, suggère ainsi de permettre aux organisations de jeunes médecins, d'étudiants ou encore d'internes de participer aux négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie, actuellement réservées aux représentants syndicaux des médecins libéraux installés. Par ailleurs, les jeunes médecins, qui doivent souvent attendre quelques années avant de s'installer, ne peuvent pas prendre part aux élections aux unions professionnelles, les résultats de ces élections constituant un des critères de représentativité syndicale, permettant de négocier la convention médicale avec la Cnam. Adoptée en 2016, la dernière convention médicale est loin d'avoir satisfait la nouvelle génération à qui elle s'appliquera pourtant, avance Terra Nova. Dans un communiqué commun, les syndicats d'étudiants en médecine, d'internes, de médecins remplaçants ou encore de jeunes généralistes avaient au moment de la signature, en aout 2016, fustigé "un fossé de plus en plus béant entre des médecins bientôt retraités et une nouvelle génération qui ne se reconnaît plus" dans des modes d'exercice dépassés. Les discussions s'étaient focalisées sur le tarif des consultations, souligne Terra Nova, alors que les jeunes plébiscitent de plus en plus le travail en équipe dans des maisons de santé, l'exercice mixte (salarié et libéral), le partage des tâches, la diversification des rémunérations en plus du simple paiement à l'acte ou encore une vie familiale équilibrée. Pour garantir la représentation des jeunes et mieux répondre à leurs aspirations, le think tank préconise d'étendre le "droit de participation aux élections" professionnelles aux médecins remplaçants et à tous les praticiens dans leurs dix premières années, y compris ceux qui sont salariés (pour tenir compte de l'accroissement de l'exercice mixte), ou encore créer "un collège spécifique" aux futurs et jeunes médecins au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS). Pour favoriser l'installation dans les déserts médicaux, le think tank suggère par ailleurs de revoir le modèle des incitations financières. Plutôt que de multiplier ces dernières, des "cabinets totalement organisés, si possibles regroupés" pourraient être mis à disposition des jeunes praticiens, souvent freinés par les lourdeurs administratives. Ce type d'"apports en nature" reposerait sur une "action coordonnée de l'Etat, de l'Assurance maladie, des collectivités territoriales et des mutuelles", les rémunérations restant réservées à l'exercice médical. L'Isnar-IMG a immédiatement salué ces propositions tendant à "assurer aux futurs et jeunes médecins, une meilleure représentativité et à leur garantir une meilleure formation et un véritable accompagnement à l'installation tout en leur permettant de multiplier les expériences dans les territoires". [Avec AFP]
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