Sept élus, dont trois députés de La République en marche (LREM), ont demandé lundi un "moratoire" avant d'étendre les obligations vaccinales pour les jeunes enfants, voulant "prendre le temps du débat démocratique".
"Nous voulons exprimer notre désaccord avec le choix du gouvernement de passer de 3 à 11 vaccins obligatoires. C’est le fruit de l’échec d’une politique vaccinale depuis 20 ans. En organisant la pénurie des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la polio (DTP), l’État a contraint les patients à se retourner vers les vaccins tétra, penta et hexavalents, qui sont les seuls disponibles sur le marché. Je suis en colère car le résultat est désastreux. Les gens ont eu l’impression qu’on les vaccinait à leur insu contre d’autres maladies. L’absence de transparence a créé de la défiance. Et pour y répondre on élargit l’obligation ! Il n’y a pas de risque qui justifie qu’on agisse ainsi dans l’urgence.", s'est indigné Eric Alauzet, député LREM du Doubs dans les colonnes de L'Alsace. La députée LREM Blandine Brocard, la sénatrice communiste Laurence Cohen et la députée européenne EELV Michèle Rivasi ont assuré lors d'une conférence de presse commune soutenir les vaccins en général, "formidable protection pour les populations". Mais "pour un vote éclairé" sur l'extension des vaccins obligatoires, il faut "entendre toutes les parties" et "rien n'oblige à agir dans la précipitation", estime l'élue LREM du Rhône, "très sollicitée" dans sa circonscription sur le sujet. "Il nous manque des garanties pour une sécurité vaccinale", juge aussi Michèle Rivasi, qui pointe les adjuvants, ces substances utilisées pour accroître l'efficacité des vaccins. "Ce n'est pas l'obligation qui va lever la suspicion" des parents, ajoute Laurence Cohen. "Des députés vont nous rejoindre", affirme Blandine Brocard, qui s'est déjà associée à Eric Alauzet, afin de convaincre le gouvernement, dans une rare démarche publique de contestation. "Nous sommes beaucoup de femmes jeunes avec des enfants, la problématique nous touche personnellement", a souligné cette membre de la commission des Affaires sociales de 35 ans, juriste de profession. "Je pense que je voterai contre" si la disposition est maintenue, a ajouté la députée, remarquant qu'elle ne figurait pas dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Et de prôner: "Je reviens aux sources d'En Marche" en demandant "de discuter et d'écouter" sur un sujet litigieux. [Avec AFP et laslsace.fr]
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