"A peine plus de 7 euros qu'une consultation de psychologue" : les psychiatres libéraux se sentent "déconsidérés" par la Cnam
Alors que la Cnam propose de revaloriser la consultation du psychiatre de secteur 1 à 57 euros, contre 50 euros pour les psychologues du dispositif MonSoutienPsy, le Syndicat national des psychiatres privés (SNPP) s'interroge : "est-ce là le choc d'attractivité promis?"
"Depuis le début des négociations conventionnelles, la psychiatrie a systématiquement été citée comme une priorité des revalorisations à mettre en place" rappelle le SNPP dans un communiqué diffusé ce mercredi 15 mai, à la veille d'une séance décisive de négociations à la Cnam. Mais le résultat, traduit par le projet de convention adressé la semaine dernière aux syndicats, déçoit les psychiatres libéraux. Non seulement l'accès direct, promis par Gabriel Attal début avril (sur le mode de l'expérimentation) n'y figure pas, mais la consultation psychiatrique ne serait revalorisée que de 7 euros en secteur 1 et Optam, pour atteindre 57 euros. "Rien n'est chiffré pour l'acte de secteur 2" mais le syndicat redoute un tarif de 47.80 euros.
Une proposition d'autant plus inacceptable pour le SNPP que dans le même temps, les psychologues participant au dispositif MonSoutienPsy se voient octroyer un tarif de 50 euros (soit +66% d'augmentation), en accès direct, pour des "souffrances mentales légères non pathologiques". "A peine 7 euros de plus qu’une consultation de psychologue pour faire la psychothérapie des cas pathologiques sévères, avec comorbidités, responsabilité médicale, diagnostic, diagnostic différentiel, prescription médicamenteuses, arrêts de travail, courriers administratifs et de liaison, etc. Est-ce là le choc d’attractivité promis ?", interpellent les psychiatres libéraux.
Le syndicat déplore par ailleurs la faiblesse de la rémunération proposée pour la psychiatrie pédiatrique. En secteur 1 et Optam, le total CNP+MCS+MPF+MP atteint 97 euros "pour des consultations en moyenne d’une heure", ce qui "reste inférieur à deux consultations de psychiatrie adulte (en moyenne 30 minutes". "La tarification incite donc à privilégier la psychiatrie adulte… alors qu’on ne cesse de parler de l’aggravation de l’état de santé mentale des jeunes", dénonce le SNPP. Quant à la psychiatrie du sujet âgé, elle est "encore oubliée", pointe-t-il.
Se sentant "déconsidérés" par la Cnam, les psychiatres du SNPP exigent que la "promesse du choc d'attractivité en psychiatrie soit tenue" avec des honoraires pour tous "significativement plus élevés pour les psychiatres" que pour les psychologues, une consultation de pédopsychiatrie et psychiatrie du sujet âgé "au prorata de la moyenne réelle des durées de consultation" et un "accès direct spécifique à tout âge".
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