Dans leur texte, les académiciens dressent un tableau tout en nuance de l’impact sanitaire et psychosocial de ces technologies, ne négligeant pas leurs apports, mais insistant sur la nécessité d’accompagner les plus jeunes, et de tenir compte du contexte familial, culturel et social. En particulier, ils insistent sur les risques d’un "mésusage" liés à une surexposition des enfants de moins de 3 ans, avec "un usage à visée exclusivement 'calmante', proposé puis maintenu par les parents". L’enfant est alors "fasciné par les bruits et les lumières vives, totalement passif". Cela peut entrainer un trouble comportemental, avec un enfant "scotché" à l'écran et des réactions de colère lors du retrait. Chez l’enfant plus âgé, la facilité d’accès à des contenus violents ou pornographiques, et le risque de harcèlement facilité par l’anonymat et les stratégies des réseaux sociaux, s’ajoutent à l’aspect addictif. Des méthodes perfectionnées sont aussi développées par certains éditeurs de jeux, utilisant même les services de psychologues et de spécialistes des neurosciences, pour encourager les jeux de hasard et d’argent. Les académiciens mentionnent cependant l’apport de ces interfaces dans le soutien contre la solitude pour certains sujets, et comme "source de satisfactions positives et d’amélioration de certaines performances". A tous les âges, le rôle des parents apparait fondamental. Outre, l’effet d’imitation pour les plus jeunes, les parents doivent repérer les problèmes liés à l’utilisation nocturne des écrans, et faire preuve d’autorité éducative. La lumière bleue entraine, en effet, des troubles du sommeil via un baisse de la sécrétion de mélatonine, avec des conséquences potentielles sur la scolarité. Le temps dédié aux écrans doit être "ritualisé" et accompagné par un dialogue et une écoute. Les auteurs soulignent aussi la nécessité de développer des programmes de recherche. Ainsi, l’impact des écrans sur la rétine n’est pas clairement connu actuellement. Le problème se pose en particulier pour les sujets présentant déjà une certaine photosensibilité (patient albinos, maladies rétiniennes dégénératives, sujets jeunes à cristallin très clair). Des études sont également nécessaires afin d’analyser leur contribution aux apprentissages. Les académiciens rappellent enfin, dans le résumé de leur texte, l’importance de ne pas oublier "les véritables déterminants de la santé mentale et l’importance des problèmes sociaux. La fracture entre ceux qui sont préparés à bénéficier des apports du numérique et ceux pour lesquels celui-ci peut aggraver des difficultés préexistantes constitue aujourd’hui un problème de justice sociale autant que de santé publique".
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