Médecins et associations réclament l’allongement du délai légal de recours à l’IVG
Alors que le déconfinement progressif a été décrété ce lundi 11, le mouvement féministe s’alarme des “effets délétères” sur le droit à l’avortement. Rendez-vous annulés, centres fermés, inquiétudes... Dans un communiqué publié ce mercredi 13 mai, le Planning familial a ainsi réclamé l’allongement du délai pour y avoir recours à 14 semaines de grossesse, contre 12 à l’heure actuelle.
Il y a un mois, la Haute autorité de Santé (HAS) avait déjà validé la possibilité de proposer aux femmes une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée. Un “premier pas” bienvenu mais pas encore suffisant pour certains médecins, parlementaires et des associations.
Dans ce communiqué, Sarah Durocher, co-présidente du Planning, indique que “depuis le début de la crise sanitaire, le Numéro vert national, porté par le Planning familial, enregistre une augmentation de 184% des demandes pour une interruption de grossesse au-delà de 12 semaines de grossesse”.
Amendements rejetés
Si le nombre d’avortements effectués pendant le confinement n’est pas encore connu, des gynécologues ont témoigné ce mercredi d’une baisse d’activité. Au centre IVG de l’hôpital Trousseau, à Paris, le Dr Philippe Faucher s’inquiète de “voir arriver maintenant toutes ces femmes hors délai”.
En Seine-Saint-Denis, à la Maison des femmes, “une dizaine de femmes hors délai sont déjà venues au cours des quinze derniers jours et ça ne finit pas”, déplore Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice, craignant que certaines mettent en danger leur santé en se procurant des médicaments pour avorter sur Internet.
“Depuis la nuit des temps, les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre leur grossesse n'hésitent pas à mettre leur vie en danger, et continueront de le faire si l'avortement leur est refusé”, s’inquiète également le Planning familial.
Mardi, dans une tribune publiée dans Libération, une soixantaine de parlementaires de la majorité et de gauche ont plaidé “pour l’allongement des délais d’accès à l’IVG et la simplification de l’accès à l’interruption médicale de grossesse pour raisons psychosociales”. Mais plusieurs amendement déposés en ce sens ont été rejetés.
[avec AFP]
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