28.844 médecins inscrits pour vacciner la semaine prochaine, les pharmaciens s’impatientent
Plus que quelques jours avant le début de la vaccination dans les cabinets médicaux de ville. A partir du 25 février, pas loin de 30.000 médecins libéraux, essentiellement des généralistes, pourront proposer à leurs patients de 50 à 64 ans ayant des comorbidités de les vacciner contre le Covid avec AstraZeneca. L’annonce a été largement saluée par les syndicats de médecins qui dénonçaient depuis plusieurs semaines, la lenteur de la mise en place de la campagne de vaccination en ville. Pour les pharmaciens, en revanche, il va falloir attendre encore un peu. Ces derniers pourront bel et bien vacciner contre le Covid mais pas tout de suite. Selon Le Parisien, qui cite la Direction générale de la Santé (DGS), le décret leur permettant de commencer la vaccination devrait paraître “courant du mois de mars”. “C’est beaucoup trop tard”, a commenté Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo) dans les colonnes du quotidien.
Les représentants des médecins ne sont quant à eux pas du même avis. Dans une interview accordée à Franceinfo le 3 février, le Dr Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF) déclarait : “Quand vous êtes en primo-vaccination, elle doit être faite par un médecin”, ajoutant qu'il “faut quand même que les pharmaciens et les sages-femmes apprennent à gérer un choc anaphylactique et qu'ils aient de l'adrénaline”. Mercredi encore, le Syndicat des médecins libéraux (SML) martelait dans un communiqué être toujours “opposé à la primo-vaccination par les pharmaciens”, assurant qu’il n’y avait “aucun retard à déplorer du côté des médecins libéraux, lesquels sont prêts et particulièrement mobilisés pour vacciner”. “Les compétences médicales ne se décrètent pas”, lançait alors le syndicat, qui témoignait par ailleurs du nombre de doses limité. Pour la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal,”si l’enjeu dans cette lutte contre l’épidémie, c’est la vitesse, alors le vaccin, dès sa réception, doit être injecté dans le bras du patient”. “Peu importe qu’il n’y ait pas assez de doses ! Peu importe que ce soit le médecin, le pharmacien, la sage-femme, l’infirmier qui vaccine. En limitant cette vaccination aux seuls médecins, on prend le risque de la retarder et je ne crois pas qu’on puisse se le permettre”, a-t-elle déclaré auprès du Parisien. Quid des doses restantes? De son côté, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, a pointé le doigt un autre problème. “Avec près de 29.000 médecins qui disposeront de dix doses chacun, cela signifie qu’il restera environ 260.000 doses dans les frigos du Gouvernement, qu’on ne pourra pas utiliser immédiatement.” Interrogé à ce sujet, le ministère a précisé que les doses restantes seraient soit ajoutées à la livraison de la semaine suivante, soit "poussées" par les officines aux médecins volontaires, qui disposeraient alors pour certains de plus d'un flacon de dix doses. S’ils sont autorisés à vacciner, Gilles Bonnefond l’assure, les pharmaciens seront “organisés”. “On aura une liste de questions à poser. Si la personne a un antécédent allergique, ou qu’on ne la sent pas sûre d’elle, alors on l’enverra chez son médecin. C’est légitime, on ne prend pas de risque”, comme pour la vaccination contre la grippe. “Depuis le début de la crise, notre profession est au rendez-vous. Je ne comprends pas pourquoi le Gouvernement ne s’appuie pas davantage sur cette ressource”, a fustigé Carine Wolf-Thal, qui s’inquiète par ailleurs des milliers de Français vivant des déserts médicaux. [avec Le Parisien]
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