IVG : le Sénat allonge le délai légal de deux semaines

07/06/2019 Par A.F.
Vendredi, les sénateurs ont adopté l'amendement défendu par Laurence Rossignol (PS) qui repousse à la fin de la 14ème semaine de grossesse le délai légal pour avorter.

C'est un vote surprise. Ce vendredi, dans les dernières minutes de l'examen au Sénat du projet de santé, l'ex-ministre PS Laurence Rossignol a réussi à faire adopter un allongement de deux semaines des délais légaux de l'IVG, à la faveur d'un hémicycle dégarni. Au terme d'une semaine d'examen en première lecture, le dernier article du texte venait d'être voté. Il restait alors une poignée d'amendements – articles additionnels – à examiner et seulement une vingtaine de sénateurs étaient encore présents. Par ailleurs, le comptage du vote à main levée n'étant pas suffisamment clair, cet amendement a été adopté par un vote "assis-debout". Résultat, les délais légaux pour avorter passent de 12 à 14 semaines de grossesse. "Je n'en reviens pas", a réagi la sénatrice, soulignant que cet allongement "est une revendication du Planning familial" et "un vrai plus" pour les femmes, face à la désertification médicale et aux difficultés d'accès à l'IVG.

De leurs côtés, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, de même que le président de la commission des Affaires sociales, Alain Milon (LR), avaient exprimé un avis défavorable. Après ce vote inattendu dans un Sénat à majorité de droite, l'ex-ministre des Droits des femmes a encore défendu un amendement pour supprimer la clause de conscience spécifique dont peuvent se prévaloir les médecins pour refuser de pratiquer une IVG. Mais cette fois, Alain Milon a réclamé un scrutin public. Le vote a été sans appel : l'amendement a été rejeté par 247 voix contre 92. "Ce n’est pas en toute fin de texte, au détour d’un article additionnel et avec une majorité de circonstance, que l’on réforme le délai d’accès à l’IVG, s'est indigné Alain Milon dans un communiqué. Cet article, s’il devait subsister, serait très clairement un motif d’échec de la commission mixte paritaire prévue le 20 juin prochain." Le Sénat a achevé l'examen des articles et se prononcera sur l'ensemble du texte mardi par un vote solennel. Députés et sénateurs tenteront ensuite de se mettre d'accord sur une version commune. [Avec AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5