Manque de médecins, urgences surchargées, temps d'attente interminable pour obtenir un rendez-vous, dépassements d'honoraires... Près de deux tiers des Français ont déjà dû, au moins une fois, renoncer à des soins médicaux pour diverses raisons, selon un sondage publié dimanche dans le JDD. Quels que soient leur âge, leur situation économique ou leur lieu de vie, l'ensemble des Français sont touchés par la dégradation de l'accès aux soins, assure France Assos Santé, à l'origine du sondage, dans un communiqué. Même si, les renoncements touchent davantage les malades chroniques (67%) et les personnes en situation de handicap (77%), mais aussi les personnes à faible revenus (72%). Selon les résultats, 49% des répondants déclarent avoir déjà reporté ou renoncé à des soins en raison de manque de médecins, soit parce que les délais d'attente sont très longs pour avoir un rendez-vous (44%) ou parce qu'il n'y a pas assez de praticiens près de leur domicile (25%). 45% des sondés font part, quant à eux, de difficultés financières. Ils sont souvent dans l'impossibilité d'avancer les frais ou font face à des restes à charge trop élevés. Un Français sur trois fait d'ailleurs "souvent" face à des dépassements d'honoraires lors de consultations de médecins spécialistes. Un quart des bénéficiaires de la CMU-C ou de l'ACS se sont déjà vu refuser un rendez-vous médical en raison de leur attribution.
Nous publions ce jour dans le @leJDD une enquête inquiétante sur la dégradation de l'accès aux soins."Les patients peinent à trouver un médecin, renoncent à se soigner". Notre système de santé "se craquèle de partout" explique Gérard Raymond, Président de France Assos Santé https://t.co/Hg6KKJw39G
— France Assos Santé (@Fr_Assos_Sante) November 17, 2019
Urgences surchargées Ces renoncements ne sont pas sans conséquences sur la santé et la qualité de vie des personnes, s'inquiète France Assos Santé. Pour 43% des répondants, ces situations se sont traduites par de l'anxiété et de l'angoisse. Et 32% des sondés indiquent que leurs symptômes ont augmenté. Pire, dans 7% des cas, cela a mené à une hospitalisation de la personne. Conséquence de ces difficultés d'accès aux soins, de plus en plus de personnes se dirigent vers les services des urgences. Lors des deux dernières années, 17% des Français déclarent avoir dû se rendre aux urgences faute de médecin disponible. Ce taux grimpe à 24% chez les malades chroniques et à 31% parmi les personnes atteintes d'un handicap. Pour obtenir un rendez-vous médical d'urgence, les sondés ont fait part d'un délai de 3 mois et 2 jours en moyenne pour un ophtalmologiste, 2 mois et 3 jours pour un dermatologue, 1 mois et 23 jours pour un gynécologue et 1 mois et 14 jours pour un ORL. [avec le JDD]
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