9.7 milliards d'euros : ce que coûtent chaque année les violences sexuelles sur mineurs
Pour la Ciivise, commission indépendante mise en place en 2021 par le Gouvernement dans la foulée du mouvement #MeToo, c'est le "coût du déni". Alors que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, la Civiise a estimé à 9,7 milliards d'euros "ce que les agresseurs nous coûtent chaque année", dans un avis mis en ligne ce lundi 12 juin.
Pour estimer ce montant, la Ciivise s'est appuyée sur le cabinet Psytel, spécialisé dans les études de coûts en santé publique et la prévention des violences faites aux mineurs et aux femmes.
1 milliard pour les consultations médicales
Sur ces 9,7 milliards, 3 milliards sont des dépenses engagées en réponse immédiate et ponctuelle : accompagnement des victimes, services de police, de gendarmerie et de justice, prise en charge médicale immédiate.
Mais le gros du coût total de ces violences est lié aux conséquences à long terme sur la santé des victimes, leur vie intime, sociale et professionnelle. Le cabinet estime ainsi à 6,7 milliards chaque année le montant des dépenses induites par le psychotraumatisme et des richesses non créées, dont notamment 2 milliards pour les troubles mentaux, 1 milliard pour les consultations médicales, 2,6 milliards d'euros de dommages liés à des conduites à risque.
La perte de productivité - liée à la sur-représentation des victimes parmi les personnes au chômage ou bénéficiaires des minimas sociaux - est évaluée à 844 millions d'euros.
D'après la Ciivise, 5,5 millions de femmes et d'hommes adultes ont été victimes de violences sexuelles durant l'enfance, "le plus souvent au sein de leur propre famille". "Les conséquences sur leur santé et toutes les sphères de leur existence sont d’une extrême gravité et durent toute leur vie", souligne-t-elle. "9,7 milliards d’euros, c’est le prix collectif que nous consentons à payer."
[avec AFP]
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