Accusés à tort de maltraitance et séparés 3 ans de leur bébé, ils attaquent les experts médicaux
Un couple de jeunes parents se lance dans "un combat contre l'injustice médicale et l'acharnement socio-judiciaire", après avoir été séparés de leur fille durant 3 ans. A l'origine : une erreur de diagnostic.
En février 2012, Louna, 3 mois, est hospitalisée à Nancy. Le bébé présente un hématome sur le visage. Sabrina Dietsch, sa mère, a beau alerté sur le fait qu'elle-même est atteinte d'un angio-oedème héréditaire (AEH), une maladie rare qui se caractérise par l'apparition d'œdème sur et dans l'organisme, trois médecins experts concluent à des violences volontaires. Sans ordonner la prise de sang qui aurait permis de diagnostiquer la maladie rare.
Les parents mis en examen
Les jeunes parents -aujourd'hui âgés de 23 et 27 ans- sont arrêtés, menottés, placés en garde à vue et mis en examen. Ils seront relaxés en juin 2015 par le tribunal correctionnel de Nancy, grâce à une contre-expertise de la pédiatre du centre de référence national, basé au CHU de Grenoble. Pour autant, le juge aux affaires familiales ne leur redonne pas la garde de Louna. Ils la reprendront à l'occasion d'une visite, pour ne plus la ramener. "C'était le 13 août 2015. Une seconde naissance, à 3 ans et demi", lâche Sabrina. La blondinette a enfin rencontré son petit frère Léo, né un peu plus d'un an après elle. Atteint lui aussi de la même maladie qui a muté en plus grave, et souffrant aussi de troubles du comportement. Comme leur mère, ils sont reconnus handicapés à 80%. Leur père s'est arrêté de travailler et s'est formé à l'injection intraveineuse du seul produit qui peut leur sauver la vie en cas de crise. Pour se rapprocher du CHU de Grenoble et "repartir à zéro", la famille quitte la Meurthe-et-Moselle et trouve en août 2016 une maison sur les flancs du massif de Belledonne, en Isère, grâce à une chaîne de solidarité lancée sur les réseaux sociaux. Dans le calme de ce petit village, ils se lancent dans "un combat contre l'injustice médicale et l'acharnement socio-judiciaire". "On ne veut pas que ce qu'on nous a fait reste impuni et on veut que Louna sache que l'on s'est battus", explique Sabrina.
Poursuivre les experts
Le "premier jet" est de poursuivre les trois experts : une assignation civile va être adressée au TGI de Nancy la semaine prochaine pour demander "réparation du préjudice subi". Une saisine du Conseil de l'ordre est aussi prévue. "Dans un deuxième temps", ce sera contre la justice pour un dossier qui a "traîné" alors qu'un bébé était placé. Dans un "troisième temps", les parents entendent demander des comptes à l'Aide sociale à l'enfance (ASE). "Ce qu'on a vécu n'est pas chiffrable", dit Yoan. "On ne veut pas s'enrichir sur cette affaire qu'on aurait préféré ne pas vivre". Mais si un dédommagement financier arrivait, "nous voulons créer une association pour épauler les parents d'enfants atteints de maladies rares". "Nous, malheureusement, personne n'est venu. Si on peut aider, ça sera notre thérapie", conclut Sabrina. [avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus