La vie du Pr Louis Lareng, c’est l’histoire de la médecine d’urgence. Interne des hôpitaux de Toulouse, il a été nommé agrégé des facultés de médecine en 1961 et chef du département d’anesthésie et de réanimation du centre hospitalier universitaire de Toulouse pendant près de 30 ans, entre 1963 et 1992. C’est en 1968 que fut créé, à son initiative, le premier Samu de France. A une époque marquée par un nombre important d’accidents de la route, il se fit le défenseur d’une médicalisation rapide au "pied de l’arbre", une expression qu’il martelait en roulant les "r" avec son inimitable accent des Pyrénées. Il fallait selon lui intervenir le plus rapidement sur les lieux même de l’accident. Une doctrine inverse de celle des Anglo-saxons, qui plaidaient pour un transfert rapide à l’hôpital. Combien de vies sauvées grâce au professeur toulousain dont la doctrine sera adoptée par de nombreux pays étrangers...
C’était aussi un visionnaire. Celui qui fut aussi à l’origine du "Samu des mers" verra très rapidement ce que les nouvelles technologies pouvaient apporter à la médecine. Il découvre la télémédecine au Canada et crée en 1989 la Société européenne de télémédecine. Il s’investit auprès de la société internationale pour la télémédecine et l’e-santé et sera administrateur du groupement de coopération sanitaire Télésanté Midi-Pyrénées jusqu’à son décès. Ce travailleur infatigable aura aussi tâté à la politique. Socialiste humaniste respecté à la fois par ses amis et ses adversaires, il sera député de la Haute-Garonne de 1981 à 1986. Il est le rapporteur entre autres de deux textes importants : la loi relative aux études médicales et pharmaceutiques du 23 décembre 1982, qui a réorganisé le troisième cycle des études médicales et assuré la promotion de la médecine générale, et la loi relative à l'aide médicale urgente et aux transports sanitaires du 6 janvier 1986, qui a étendu le Samu à tous les départements français avec un numéro unique et gratuit, le 15. Avec Louis Lareng, disparait un des derniers géants de la médecine. Un exemple d’engagement pour les jeunes médecins !
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus