Dans l'une des provinces du Canada, les homéopathes sont habilités à traiter des patients atteints du cancer. Des médecins tirent la sonnette d'alarme.
En Ontario, une province du Canada voisine du Québec, les homéopathes peuvent traiter des patients souffrant de cancer. Il existe même un Ordre des homéopathes, qui recense tous les praticiens qui souhaitent donner ces soins. On en compte 490 dans la province. "Notre travail, c’est de s’assurer que les gens aient accès à des homéopathes compétents et qualifiés", explique Basil Ziv, de l'Ordre des homéopathes de l'Ontario. Il ajoute que l'Ordre ne donne pas de consignes précises au sujet du traitement des maladies graves, comme le cancer. "Le travail de l’Ordre, c’est de s’assurer que l’homéopathe en question a la compétence de traiter le cancer", assure-t-il. Une situation qui fait bondir certains médecins. Le Dr Ariel Fenster est professeur à l’Université McGill et membre fondateur de l’Organisation pour la science et la société. Il dénonce une situation extrêmement dangereuse. Ceux qui se rendent chez un homéopathe pour guérir une maladie grave comme un cancer courent un risque immense, assure le médecin. "Le gouvernement de l’Ontario, en encadrant cette pratique, donne une forme de légitimité à une pratique qui n’en a aucune. C’est ce qui m’interpelle avec l’idée d’avoir un ordre des homéopathes", déplore-t-il. En 2016, un garçon est décédé à Calgary [dans l'ouest du pays] des suites d’un streptocoque, parce que sa mère a préféré le soigner avec des remèdes homéopathiques. Selon Basil Ziv, ces situations ont lieu à cause de problèmes de communication. Selon lui, les médecins "traditionnels" sont réfractaires à l’idée de suggérer l’homéopathie comme traitement. "Une fois que la majorité des médecins comprendront que les homéopathes sont compétents dans leur domaine, nous aurons une plus grande coopération entre tous les professionnels de la santé. Je suis convaincu que nous y arriverons bientôt", assure le représentant de l'Ordre des homéopathes de l'Ontario. Les responsables du gouvernement affirment être satisfaits de la situation. "La gestion de cet ordre professionnel offre des garanties auprès du public que les individus enregistrés auprès de l’Ordre sont compétents", défend David Jensen, porte-parole du ministère de la Santé ontarien. [Avec Huffingontpost.ca]
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