Euthanasie, IVG : des milliers d'opposants "pro-vie" manifestent à Paris
Ils étaient entre 6 000, selon la préfecture, et 15 000, selon les organisateurs, à défiler ce dimanche 21 janvier dans les rues de la capitale pour dire non à l'IVG. Une "Marche pour la vie" organisée tous les ans par des militants s'inscrivant dans les rangs catholiques conservateurs à l'occasion de l'anniversaire de la loi Veil, promulguée le 17 janvier 1975. Cette année, les organisateurs ont mis en exergue l'opposition à l'inscription de l'avortement dans la Constitution, promise par Emmanuel Macron et qui doit être débattue à l'Assemblée nationale le 24 janvier.
Alors que l'IVG est remise en cause outre-Atlantique, le texte du Gouvernement prévoit d'inscrire dans la Constitution le fait que "la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours" à l'IVG. Une formulation qui "ne convient pas" à la France insoumise. "Nous voulions inscrire un droit dans la Constitution, mais nous avons besoin de ce signal politique", a déclaré la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, sur France 3.
"Ce projet nous semble tout à fait indécent, inutile et dangereux", a, au contraire, estimé le président de la "Marche pour la vie", Nicolas Tardy-Jourbert, interrogé par l'AFP. Alors que 234 300 IVG ont été enregistrées en France en 2022 d'après les derniers chiffres officiels, ce dernier appelle à mettre en place "des politiques de prévention". À côté des pancartes revendiquant "soigner n'est pas tuer" ou "IVG=cœurs brisés", les manifestants ont ainsi entonné des slogans comme "Macron, Macron touche pas aux embryons".
Plusieurs militantes du mouvement féministe Femen se sont invitées dans le cortège, seins nus, lançant à la foule par mégaphone : "Votre avis ne compte pas, l'IVG est un droit." Elles ont été exfiltrées.
Les organisateurs de la "Marche pour la vie" réclament l'instauration d'une échographie obligatoire dès la 6e semaine de grossesse, permettant d'"entendre battre le cœur du fœtus", ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG. Ils appellent également à "encourager l'accouchement sous X" et à défendre "le droit absolu à l'objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique".
Le rejet de toute "légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie" s'est également invité à l'ordre du jour, à quelques semaines de la présentation en conseil des ministres du projet de loi sur la fin de vie, annoncée pour le mois de février. Drapeau tricolore à la main, une manifestante de 60 ans indique manifester "pour défendre la liberté d'expression sur l'IVG et la liberté de conscience des soignants, menacée par la constitutionnalisation de l'IVG" et pour défendre "ceux qui ne peuvent pas parler et sont malades" sur la fin de vie.
Un jeune homme de 22 ans se dit également inquiet par ce qui se prépare. Il juge que de nombreux soignants "sont embêtés par une potentielle euthanasie parce qu'ils considèrent que ce n'est pas leur métier".
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?