La guérison "inexpliquée" de Sœur Bernadette Moriau, 70e miracle de Lourdes
L'évêque de Beauvais a reconnu dimanche le caractère "prodigieux-miraculeux" de la guérison de cette religieuse franciscaine atteinte d'une grave invalidité, lors d'un pèlerinage à Lourdes en 2008.
"Observant que ladite guérison fut soudaine, instantanée, complète, durable et reste inexpliquée dans l'état actuel de nos connaissances scientifiques", Mgr Jacques Benoît-Gonnin déclare "le caractère 'prodigieux-miraculeux' et la valeur de 'signe divin' de la guérison de Bernadette Moriau obtenue par l'intercession (...) de la vierge Marie", peut-on lire dans un communiqué. Sœur Bernadette Moriau est entrée à 19 ans au couvent dans une congrégation de franciscaines et devient infirmière en 1965. Dès 1966, à 27 ans, elle ressent des douleurs lombo-sciatiques et malgré quatre interventions chirurgicales ne peut plus exercer comme infirmière et marcher normalement. Voix intérieure En juillet 2008, elle participe au pèlerinage à Lourdes de son diocèse et reçoit le sacrement des malades. À son retour en Picardie, le 11 juillet 2008, "elle ressent une sensation inhabituelle de relâchement et de chaleur dans tout son corps" et "perçoit comme une voix intérieure qui lui demande d'enlever l'ensemble de ses appareils, corset et attelle", d'après le communiqué du diocèse. Soeur Moriau interrompt le jour même tous ses traitements. De nouveaux examens médicaux, des expertises et trois réunions collégiales à Lourdes (2009, 2013 et 2016) ont permis au Bureau des constatations médicales d'affirmer collégialement "le caractère imprévu, instantané, complet, durable et inexpliqué de la guérison". En novembre 2016 à Lourdes, lors de sa réunion annuelle, le Comité médical international de Lourdes (CMIL) confirme "la guérison inexpliquée, dans l'état actuel des connaissances scientifiques". Lire aussi : Lourdres : pas de miracle sans les médecins "Soeur Bernadette Moriau a maintenant une vie parfaitement normale, elle est en très bonne santé et visite elle-même des malades régulièrement", a indiqué à l'AFP le Dr Alessandro de Franciscis, le 15e président du Bureau des constatations médicales de Lourdes, depuis la création de cette instance à vocation scientifique en 1883. "Je suis l'avocat du diable", dit ce pédiatre napolitain d'une soixantaine d'années qui en 2009 a eu se pencher le premier sur la guérison de soeur Bernadette Moriau dans le cadre du processus de reconnaissance des miracles. Son travail est de rechercher "la faute" éventuelle dans le dossier médical de la personne, "examens neurologiques, psychiatriques, imageries médicales..." qui permettrait d'écarter un cas de guérison. "Notre méthode de travail est très rigide, il n'y a pas de place au mirobolant", affirme encore le médecin, ajoutant : "Lourdes est reconnu comme un lieu de guérison pas forcément comme un lieu de miracle". Jusqu'à la fin de 2016, sur les 7.200 guérisons répertoriées comme ayant eu lieu à Lourdes, seulement 69 avaient été reconnues par l'Église comme miracles. Le précédent, la guérison en 1989 d'une Italienne victime de graves crises d'hypertension, avait été reconnu en 2013. [Avec AFP]
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