Adoptée en octobre 2017, une résolution de l’Association médicale mondiale (AMM ou WMA en anglais) regroupant les associations médicales nationales de 111 pays, condamne le recours aux examens anaux forcés pratiqués sur des personnes accusées de comportement homosexuel.
Les examens anaux forcés, fondés sur une science du 19e siècle depuis longtemps discréditée,, invoqués comme "preuves" dans le cadre de poursuites judiciaires relatives à des comportements consentis entre individus du même sexe dans certains pays, n’ont aucun fondement scientifique, enfreignent la déontologie médicale, et constituent un traitement cruel, dégradant et inhumain susceptible de passer au rang de torture, vient déclarer l'AMM.
"La question ne se pose plus. Les gouvernements n’ont aucune excuse pour continuer de pratiquer des examens anaux forcés sur des personnes accusées d’homosexualité, » a expliqué Neela Ghoshal, chercheuse senior sur les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) à Human Rights Watch. "L’Association médicale mondiale a également fait entendre sa voix sur ce qui fait de manière écrasante consensus, à savoir que les examens anaux forcés sont contraires à la déontologie, ne sont pas scientifiques et ne peuvent en aucun cas se justifier".
La résolution de l’Association médicale mondiale invite les médecins à cesser de pratiquer ces examens. Elle demande aux associations médicales nationales de diffuser des communications écrites interdisant à leurs membres d’y prendre part et de sensibiliser les médecins et les professionnels de santé au "caractère non scientifique et inutile des examens anaux forcés et au fait qu’ils constituent une forme de torture ou de traitement cruel, inhumain et dégradant". Elle appelle également l’Organisation mondiale de la santé à se prononcer, dans une déclaration officielle, contre les examens anaux forcés au motif qu’ils ne sont pas scientifiques et enfreignent la déontologie médicale, ce qui viendrait renforcer une recommandation existante condamnant cette pratique.
La résolution, proposée par l’Association médicale sud-africaine avec le soutien de Human Rights Watch, a été soumise durant une année à un processus d’examen et de feedback au cours duquel tous les membres pouvaient la commenter avant qu’elle ne soit adoptée. [Avec hrw.org/fr/news]
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