"Quand je pense aux gestes que je faisais à cette époque..." : Michel Cymes nous raconte son stage le plus marquant
Cet été, Egora publie vos témoignages de stages marquants. Ceux qui ont joué un rôle clé sur le médecin que vous êtes devenu, ou au contraire votre pire expérience. C'est le très médiatique Dr Michel Cymes qui ouvre le bal. Il revient sur son stage en neurochirurgie pédiatrique à l’hôpital Necker alors qu'il était un carabin en troisième année.
"Ça n’a pas eu une influence sur le choix de ma spécialité, mais c’était mon premier stage en troisième année de médecine. Je suis allé en service de neurochirurgie pédiatrique à l’hôpital Necker, c’est violent pour un jeune qui fait son premier stage, très violent. C’est un stage pendant lequel je faisais ce que l’on appelle des ponctions ventriculaires, c’est-à-dire des enfants qui avaient une hydrocéphalie, qui avaient trop de liquide céphalorachidien dans le cerveau, et on ponctionnait directement à travers le crâne. Quand je pense aux gestes que je faisais à cette époque-là, il n’y avait pas EMLA, il n’y avait pas d’anesthésiques locaux, j’en ai encore des frissons.
C’est un stage qui m’a énormément marqué parce que d’abord, vous voyez beaucoup d’enfants avec des tumeurs du cerveau qui, malheureusement, pour beaucoup vont décéder. Et je crois qu’il y a un enfant qui m’a beaucoup marqué et qui fait qu’aujourd’hui, je suis un acharné de la promotion pour le vaccin en général. C’est un enfant qui est mort d’une encéphalite liée à la rougeole. A l’époque, je crois qu’il n’y avait pas le vaccin de la rougeole, et quand je pense qu’aujourd’hui il y a des gens qui sont antivax et qui pensent qu’il ne faut pas vacciner, ni contre la rougeole, ni contre les méningites parce que ça donnerait des effets secondaires, et que je vois encore ce gamin mourir d’une rougeole, je me dis qu’il y a des convictions qu’il faut défendre, des missions. Et j’ai beau me faire basher par les antivax, les complotistes et tout ce que vous voulez, beh je m’en fous parce que je vais continuer à me battre pour la promotion de la vaccination.
Après cela, j’ai voulu faire de la neurochirurgie parce que le cerveau me passionnait. Puis j’ai choisi autre chose. Je m’ennuie vite, alors j’ai choisi la spécialité où il y avait trois spécialités en une – nez, gorge, oreille - et comme ça je m’ennuyais moins !"
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus