Pas de marée humaine ce vendredi dans les rues de la capitale, mais des actions spontanées locales un peu partout dans l’hexagone. En ce premier jour de grève illimitée des médecins libéraux, des coordinations (notamment les Comeli*) et associations ont souhaité marquer le coup, malgré l’absence d’appel aux rassemblements de la part de l’intersyndicale (syndicats de médecins libéraux, de jeunes médecins et d'étudiants en médecine).
À Nantes, un rassemblement était prévu devant l’ARS ce matin, aux alentours de 11 heures. Une délégation a d’ailleurs été reçue et s’est exprimée au micro de Télénantes.
LES MÉDECINS EN GRÈVE AUJOURD'HUI
— Télénantes (@telenantesinfo) October 13, 2023
Une quarantaine d'entre eux a manifesté ce matin devant l'agence régionale de santé à #Nantes . Ils dénoncent une situation catastrophique du système de santé et un budget qui n'est pas à la hauteur des besoins. pic.twitter.com/f3epP7kmNz
Dans le Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand, des dizaines de médecins, vêtus de blouses blanches, ont symboliquement déposé leur plaque devant la CPAM, à quelques semaines de la réouverture des négociations conventionnelles. Ils ont également collé des messages sur la façade et déposé une gerbe de fleurs. Ils se sont ensuite allongés au sol, immobiles.
Plus au sud, à Marseille, des généralistes ont rejoint le cortège de la manifestation d’ampleur nationale "contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes", lancée par divers syndicats dont la CFDT, CGT, FO, etc. "Nous sommes là pour vous, pour la médecine générale", a déclaré à la foule un porte-parole, comme on peut le voir dans une vidéo diffusée par Médecins pour demain. A Montpellier, des médecins ont déposé un cercueil – celui de la médecine libérale – devant la CPAM, surplombé d’une banderole "Regrets éternels pour la médecine libérale". Une initiative du collectif ResIST34.
Grève illimitée des médecins libéraux
— Médecins Pour Demain (@MedPourDemain) October 13, 2023
Bravo aux collègues médecins mobilisés à Marseille @Assur_Maladie @AssembleeNat @Senat @ThomasFatome pic.twitter.com/z8b3QizhTK
A Grenoble, note Le Dauphiné libéré, des dizaines de praticiens en grève se sont réunis dans la matinée devant le Conseil départemental de l’Ordre des médecins.
De son côté, comme en 2002, le Dr Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la FMF, a consulté sous une tente, montée devant la mairie d’Issy-les-Moulineaux (92). Egora s'est rendu sur place.
Vidéo réalisée par Justine Maurel
A noter que Médecins pour demain organise deux rassemblements mardi 17 octobre, l’un à Paris devant le ministère des Finances, l’autre à Marseille devant la préfecture. Ils auront lieu de 14 à 16 heures. L’association espère qu’il y aura des centaines de participants, nous fait savoir son vice-président. L’intersyndicale préfère, elle, miser sur le taux de fermeture des cabinets libéraux pour faire plier les pouvoirs publics. Elle espère obtenir la réouverture rapide des négociations avec l’Assurance maladie, et la réécriture complète de la proposition de loi Valletoux, jugée coercitive.
Le Dr Philippe Cuq, président du Bloc et porte-parole de l'intersyndicale, indique à l'AFP que le taux de grévistes pour cette première journée s'élève à "60-70% en moyenne". "A Paris le mouvement n'est pas très suivi mais en province, énormément se sont arrêtés", assure-t-il. Dans certains établissements privés, "90% à 100% sont déclarés grévistes. [...] C'est un succès qui dépasse le mouvement syndical, c'est un combat professionnel, quasiment sociétal", a-t-il poursuivi. Le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, estime également à 60% le taux de grévistes, avec "les plus actifs en Rhône-Alpes, dans le Grand Est ou le Nord". "Ce qui est surtout historique c'est que tous les syndicats, sans exception, appellent à la grève", s'est-il réjoui. Dans certains territoires, les collectifs avancent des chiffres encore plus impressionnants. "Nous sommes plus de 400 généralistes en grève dans le Maine-et-Loire avec des secteurs fermés à 95%", indique à Egora le Dr Olivier Leroy, fondateur de la Comeli 49.
*Comeli = Collectif pour une médecine libre et indépendante
[Avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?