Le Gouvernement favorise l'ouverture de nouvelles "salles de shoot"

19/07/2019 Par Aveline Marques
Système de santé
Un arrêté ouvre la porte à la création de nouvelles salles de consommation à moindre risque pour les usagers de drogues, après celles de Paris et Strasbourg, et autorise l'accès des fumeurs de crack.

  Un arrêté publié jeudi au journal officiel modifie le cadre légal des salles de consommation à moindre risque, dispositifs testés en France à titre expérimental depuis 2016 et jusqu'en 2022. Le texte ramène la durée minimum d'ouverture d'une salle de trois à un an, ce qui pourrait permettre la création d'autres lieux avant la fin de l'expérimentation, après les dispositifs pionniers lancés à Paris et Strasbourg depuis 2016. A Bordeaux, en Seine-Saint-Denis et à Marseille, les autres projets de "salles de shoot" sont jusqu'ici restés dans les cartons, tandis que les réticences se multiplient à un an des élections municipales : la cité phocéenne vient ainsi de faire machine arrière et de reporter sine die son projet de salle.

L'arrêté ouvre aussi le dispositif aux usagers se droguant "par inhalation", là où il était jusqu'ici réservé aux seuls "injecteurs", souvent héroïnomanes. Autrement dit, les toxicomanes exclusivement fumeurs de crack pourront désormais fréquenter une salle de consommation à moindre risque. Un changement significatif, alors que cette drogue, dérivée fumable de la cocaïne, fait des ravages dans le nord-est de la capitale. Pourtant rien ne va changer dans l'immédiat à Paris, selon l'association Gaïa. Car la salle, située près de la gare du Nord, qui enregistre environ 200 passages quotidiens, est démunie face au nombre des "crackers". "Tant qu'il n'y aura pas de nouvelle salle à Paris, on continuera à n'accueillir que les injecteurs", prévient Elisabeth Avril, la directrice. "Il y a 5000 fumeurs de crack dans le nord-est parisien et on ne peut pas se permettre de les attirer tous dans le quartier." "Le prolongement logique, c'est l'ouverture de nouvelles salles dans Paris, comme le réclament les associations", estime Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération Addiction. "Montréal, qui est une ville beaucoup plus petite, a quatre salles et un dispositif mobile." A Strasbourg, où le crack est moins implanté, la salle de consommation à moindre risque va pouvoir accueillir "immédiatement" tous les usagers, a expliqué l'association Ithaque, en charge du dispositif. [avec AFP]

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
10 débatteurs en ligne10 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2