Selon une étude de Malakoff Humanis, dévoilée par Le Parisien, les arrêts maladie de longue durée et pour troubles psychosociaux ont augmenté de manière significative dans le secteur privé de septembre 2019 à août 2020. Si les spécialistes n’ont pas cessé d'alerter sur les risques provoqués par la crise du Covid-19 sur la santé mentale, cette étude, menée par le groupe mutualiste de protection sociale Malakoff Humanis, n’ira pas les contredire, bien au contraire… Réalisée du 24 août au 24 septembre auprès de 405 dirigeants ou DRH et de 2.008 salariés, cette étude montre une forte hausse du nombre d’arrêts maladie de longue durée (de plus de 30 jours) entre septembre 2019 et août 2020, en augmentation de 33% par rapport aux douze mois précédents. Selon Malakoff Humanis, qui n’a pas inclus dans son enquête les arrêts de travail pour garde d’enfants ou pour les personnes vulnérables pendant le confinement, les arrêts longs représentaient 12% des arrêts cette année, contre 9% en 2019. Et la durée moyenne de ces arrêts longs a atteint 94 jours. “Le Covid ne représente pratiquement rien dans ces arrêts, explique toutefois Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation au sein du groupe. 44% concernent des salariés de plus de 50 ans, la hausse est beaucoup liée au vieillissement de la population active.”
Avec le confinement et le chômage partiel, les arrêts courts ont, de leur côté, chuté sur la période étudiée, avec 36% des salariés du privé concernés, contre 44% auparavant. “Seuls 6% des arrêts courts (moins d'une semaine), ont pour motif déclaré le Covid, explique Anne-Sophie Godon. C'est peu et c'est loin d'être la première cause d'absentéisme sur les douze derniers mois.” En effet, malgré des pics, comme en avril, seulement 15% des salariés sondés ont déclaré avoir eu des symptômes du Covid cette année, et “un quart seulement a dû être arrêté”. Anxiété liée au contexte D’après l’enquête, les trois premières causes d’absentéisme, tous arrêts confondus, sont...
la maladie ordinaire (29% des arrêts), bien avant le Covid (5% des arrêts), les troubles musculosquelettiques (TMS), responsables de 17% des arrêts (28% des arrêts chez les salariés ayant télétravaillé au moins trois jours), et les troubles psychologiques (15%). Pour ce dernier motif, le taux de salariés arrêtés pour troubles psychologiques (burn-out, dépression, etc.) "est passé de 9% début 2020 à 14% pendant le confinement, puis à 18%" au moment du déconfinement”. “Il y a une anxiété liée au contexte économique et sanitaire et aux effets du confinement”, constate Anne-Sophie Godon qui alerte sur le fait que ces troubles génèrent souvent des arrêts longs. “Ils représentent 6% des arrêts courts mais 18 % des arrêts moyens et 14% des arrêts de plus d'un mois, la durée pouvant dépasser six mois en cas de burn-out ou de dépression.”
Cette dernière alerte, par ailleurs, sur "la moindre prise en charge" des maladies graves ou chroniques à cause de la crise du Covid. Selon l’étude, le taux de salariés arrêtés pour ces raisons "est passé de 20% début 2020, à 15% pendant le confinement, puis à 11%" pendant le déconfinement. Malakoff Humanis précise qu’“au plus fort de la crise”, en mars et avril, un tiers des salariés (34%) ont “reporté ou annulé” des soins à cause du confinement. [avec Le Parisien et AFP]
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