"Les Libéraux de Santé" : une nouvelle structure interprofessionnelle pour "défendre l'exercice libéral"

08/09/2021 Par Pauline Machard
Syndicalisme
Onze syndicats représentatifs de professionnels de santé, parmi lesquels la CSMF et le SML, unissent leurs forces au sein d'une intersyndicale pour "défendre l'exercice libéral et les professionnels de ville". Son nom : Les Libéraux de Santé.
 

“Les Libéraux de Santé”. C’est le nom d’une nouvelle intersyndicale, dont la création a été annoncée ce mardi 8 septembre par les présidents des 11 organisations qui la composent : la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le syndicat des médecins libéraux (SML), Les Chirurgiens-dentistes de France (CDF), la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), la Fédération nationale des infirmiers (FNI), la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), la fédération nationale des pédicures-podologues (FNP), la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), le syndicat des audioprothésistes (SDA), le syndicat des biologistes (SDB) et le syndicat national autonome des orthophonistes (SNAO).

Portés par “des valeurs communes” et “le désir de former une organisation réellement représentative des professionnels de santé libéraux”, ces syndicats représentatifs et historiques - principalement issus du Centre national des professions libérales de santé (CNPS) et de la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) entendent ainsi unir leurs forces pour “défendre l’exercice libéral et les professionnels de santé de ville. “Quand on aura reconfiguré de manière globale l’organisation des Libéraux de Santé, avec les mains qu’on a tendues aux organisations qui partagent les mêmes valeurs que les nombreux fondateurs des Libéraux de Santé, il est possible que ces structures - CNPS et FFPS - disparaissent, a fait savoir Sébastien Guérard (FFMKR), le président de l’intersyndicale. Maintenant, on a décidé de conserver ces structures, puisqu’il reste en leur sein des organisations qui ne sont pas membres fondateurs des Libéraux de Santé. En tout état de cause, ce qui nous réunit aujourd’hui, au niveau des Libéraux de Santé, ce sont les valeurs partagées. On fait un appel aux membres qui partagent ces valeurs, pour nous rejoindre”. Pour l’instant, “un socle” a été constitué. Restent douze syndicats (sur les 23 au total) à convaincre. “Ceux qui se reconnaissent dans la nouvelle structure, la porte est ouverte et ils peuvent nous rejoindre”, fait-on savoir.

  “Une évidence syndicale” “Au moment où se dessine une ligne de fracture autour de l’organisation du système de santé sur la place de la médecine de ville libérale avec le glissement vers un système hyper administré, la création des Libéraux de Santé engage une recomposition du paysage syndical, affirme par voie de communiqué l’intersyndicale. Son objectif : réaffirmer les positions volontaristes d’organisations syndicales représentatives qui...

pèsent et partagent la même vision de la défense de l’exercice libéral”. Sébastien Guérard (FFMKR), le président des Libéraux de Santé, a exposé les trois facteurs majeurs qui ont conduit les différents présidents des syndicats à travailler “main dans la main”: 1) une “évidence syndicale”, car “pour la plupart, nous sommes bâtis sur un modèle de fédération ou confédération. Nous partageons des valeurs communes que sont la défense de l’exercice libéral et l’indépendance des professionnels que nous représentons, la solidarité et la responsabilité vis-à-vis des usagers patients et du système de santé, et notre attachement au système conventionnel”. 2) une nécessité démocratique, “à l’heure où les nouvelles structures associatives se multiplient en dehors des syndicats et sont instrumentalisées par les pouvoirs publics pour imposer des mesures contestées par les organisations représentatives”. 3) une urgence politique, car “le Ségur de la Santé a complètement ignoré les libéraux et la crise sanitaire a démontré les faiblesses de notre système de santé et dégradé les comptes de la Sécurité Sociale”. Alors que la Présidentielle se profile, l’intersyndicale prévient : “Les politiques, notamment les candidats à l’élection présidentielle, ainsi que les administrations, doivent savoir qu’ils devront faire avec les Libéraux de Santé pour les réformes et évolutions à venir”. L’intersyndicale entend notamment peser sur les dossiers suivants : l’organisation de la prise en charge des patients âgés et dépendants dans le cadre de la coordination des soins à travers les équipes de soins coordonnés autour du patient (Escape), la reprise en main du périmètre des métiers et de la formation initiale, l’avenir de la formation professionnelle continue et la certification périodique, le financement des soins de ville et la réforme de l’Ondam, le rééquilibrage des relations avec l’Assurance maladie dans le cadre conventionnel, la clarification du rôle des complémentaires santé, le déploiement d’une santé numérique maîtrisée et à visage humain. Sur la question du périmètre des métiers, l’intersyndicale permettrait de “discuter entre nous, de proposer, ensemble des solutions, note le Dr Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF. Alors qu’auparavant “ça nous était à chaque fois imposé. Parfois aux demandes d’un de nos syndicats qui poussait au monoprofessionnel. Soit à la demande de députés, ou du gouvernement qui décidait de sa propre autorité de modifier le périmètre de métier”.    

Les membres de l’intersyndicale
Le Conseil des présidents (qui pilote l’intersyndicale) : Philippe Besset (FSPF), François Blanchecotte (SdB), Anne Dehetre (FNO), Luis Godinho (SdA), Sébastien Guérard (FFMKR), Daniel Guillerm (FNI), Jean-Loup Lafeuillade (FNP), Mélanie Ordines (SNAO), Jean-Paul Ortiz (CSMF), Thierry Soulié (Les CDF), Philippe Vermesch (SML).

Bureau des Libéraux de Santé : Sébastien Guérard, FFMKR (Président) ; François Blanchecotte, SdB (1er vice-président) ; Pascale Lejeune, FNI (Secrétaire) ; Philippe Besset, FSPF (Trésorier). Les vices-présidents : Anne Dehetre (FNO), Luis Godinho (SdA), Jean-Loup Lafeuillade (FNP), Catherine Mojaïsky (Les CDF), Mélanie Ordines (SNAO), Jean-Paul Ortiz (CSMF), Philippe Vermesch (SML), Daniel Guillerm (FNI), Therry Soulié (Les CDF).

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5